Le premier ministère Ahmed Ouyahia a animé, hier, une conférence de presse à la mutualité de Zéralda, à Alger. Plusieurs questions d’actualité ont été abordées lors de cette rencontre.
Il s’agit entre autres, de la corruption, la loi portant criminalisation du colonialisme, les relations Algéro-Maliennes, l’assassinat de Ali Tounsi et bien d’autres sujets aussi importants les uns que les autres. D’emblée, le conférencier estimera que la lutte contre la corruption va bon train et qu’elle est menée collectivement par les institutions de la République sous les orientations du Chef de l’État.
La création de l’Observatoire pour la lutte contre ce fléau, annoncée par le gouvernement, est pour Ouyahia une question de jours. Il n’écarte pas, néanmoins, que quelques décrets seront révisés sous peu pour que cet observatoire ait une mission exclusivement de lutte et non seulement d’observation. Sur un autre registre, Ahmed Ouyahia nie tout idée selon laquelle, il y a une lutte des clans au sein du pouvoir, « il s’agit de rumeurs qui n’ont rien à voir avec la réalité. »
Pour mettre fin à cet état de fait (la règne de la rumeur), la solution réside-t-elle en la désignation d’un porte parole du gouvernement et pourquoi pas de la Présidence ? Ouyahia rétorque : « pourquoi pas ? Mais ça reste tout de même insuffisant ». Concernant, l’assassinat du directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Ali Tounsi, le Premier ministre s’est contenté de dire que «l’affaire est entre les mains de la justice».
Interpellé au sujet, du désintérêt du RND par rapport aux conflits sociaux notamment ceux de l’éducation et de la santé, Ouyahia répond : «il n’est pas du ressort des partis politiques de recevoir les Syndicats autonomes afin de débattre des doléances de ces derniers.»
«Au RND, on a pas l’habitude d’exploiter de tels événements pour avoir de la popularité sur le dos de la République», a-t-il précisé. S’agissant du sujet relatif aux statuts particuliers, le conférencier fera savoir que sur les 57 statuts 39 ont été promulgués.
Et de préciser, toutefois : «Un statut n’est pas un costume sur mesure, il doit impérativement répondre aux normes de la République». Abordant la folie des prix et la spéculation, l’intervenant indiquera que, l’Etat, mettra le paquet pour combattre ce fléau, rappelant qu’un arsenal juridique a été mis en place afin d’en finir avec ce phénomène.
RELATIONS ALGÉRO – FRANÇAISES ET LA RECONNAISSANCE DES CRIMES COLONIAUX
Pour Ouyahia, toute volonté proclamée de bâtir une relation approfondie de coopération avec le peuple algérien ne saurait aboutir sans le préalable de la reconnaissance par la France des crimes qu’elle a perpétrés pendant son occupation de l’Algérie.
À ce titre, il soulignera, concernant le projet de loi portant criminalisant le colonialisme soumis récemment au gouvernement que la réponse de l’exécutif sera rendue publique d’ici deux mois (60 jours).
Sur la question de savoir pourquoi les député du parti n’ont pas apposé leurs signatures sur le document, le président du RND est catégorique : «non Les députes n’ont pas été sollicités ni de près ni de loi sur cette question».
Quant à l’atteinte à l’emblème oeuvre du xénophobe Le Pen, Ouyahia fera remarquer que: « Le Pen est rejeté même par les siens. Alors qu’attendez-vous d’un type comme lui. C’est un criminel, il s’est engagé comme tortionnaire avec l’armée coloniale en Algérie.» Reste que le plus important pour Ouyahia est de faire de l’Algérie une «maison solide ».
Car, à ses dire, le monde extérieur est impitoyable vis à-vis de notre pays et ne nous fait pas de cadeaux. Quant à l’inscription de l’Algérie par les USA et la France dans les listes des pays à risque, l’orateur dira que l’Algérie dénonce avec énergie ces mesures qui n’ont aucun fondement.
Dans ce même ordre d’idée, le conférencier a abordé les relations entre l’Algérie et le Mali après que le gouvernement de ce pays ait procédé à la libération de terroristes, dont deux Algériens, balayant l’existence d’une crise diplomatique entre les deux pays.
Abordant la lettre du FMI demandant la révision de la politique du gouvernement au sujet des crédits documentaires et à la consommation, Ouyahia était clair : l’Algérie ne fera point marche arrière. Il n’y aura ni révision du crédit à la consommation, ni l’annulation du décret documentaire ».
Et de poursuivre : «Nous n’avons de correspondance à recevoir de quiconque, l’Algérie est souveraine et maître de ses discisions. » Abordant la question ayant trait aux dettes de notre pays, le conférencier soulignera que l’Algérie a économisé 2 milliards de dinars de fait du remboursement anticipé de ces dettes.
Amokrane Hamiche