Assassinat de Ali Mecili : sa veuve veut relancer l’enquête

Assassinat de Ali Mecili : sa veuve veut relancer l’enquête

mecili-grande2.jpgLa veuve du défunt Ali Mecili, homme politique et membre fondateur du FFS assassiné avril 1987 à Paris, souhaite relancer l’enquête sur les circonstances de ce meurtre enveloppé dans la raison d’État.

Annie Mecili a ainsi adressé une lettre ouverte à la ministre de la Justice française, Christiane Taubira, et publiée par le journal électronique Rue 89, dans laquelle elle lui demande de relancer l’enquête sur l’affaire de l’assassinat de son mari.

Mais la veuve de Mécili lie opportunément l’affaire de l’assassinat de son mari et celle des moines de Tibhirine. Annie se dit interpellée par le nouveau report «sans explication», du voyage prévu par le juge Marc Trévidic à Alger, dans le cadre de sa mission d’expertise.

Les certitudes de la veuve de Ali Mecili ne semblent pas ébranlées 27 ans après l’assassinat de son mari au boulevard Saint- Michel à Paris.

Pour elle, il existe «un pacte de silence» entre Paris et Alger qui aurait conduit, d’après elle, au renvoi en Algérie de l’assassin présumé, interpellé dès le 10 juin 1987 et expulsé en urgence absolue sur décision du ministre délégué à la Sécurité de l’époque. Elle compare le sort réservé à cette affaire à l’absence de «coopération judiciaire» de l’Algérie avec le juge Trévidic.

Lettre à Christiane Taubira

La veuve Mécili a rappelé à la ministre Taubira son engagement pris en 2007 devant elle et le leader du FFS Hocine Aït Ahmed, compagnon d’Ali Mécili, pour faire avancer l’affaire. Se sentant aujourd’hui comme lâchée, elle écrit : «Désormais, il y a urgence : le nouveau juge d’instruction en charge de cette affaire nous a avisés que l’information lui paraissait terminée et qu’à l’issue des délais prévus l’ordonnance de règlement pourrait être rendue. Comment peut-on l’envisager dans un dossier aussi complexe, montrant clairement l’implication des services de sécurité algériens ?» s’interroge-t-elle.

Annie Mecili ne comprend pas que le dossier soit déclaré clos, alors que deux mandats d’arrêt internationaux ont été délivrés par le juge d’instruction en décembre 2007. «Et l’on voudrait aujourd’hui clore le dossier comme si on reconnaissait à un Etat étranger le droit de paralyser l’action judiciaire en France alors qu’il faudrait justement ne jamais cesser d’en exiger des réponses», clame-t-elle.

La veuve de Mécili s’appuie aussi sur l’annonce faite par Laurent Fabius, de retour d’Alger, à savoir que le juge Trévidic «pourrait enfin être autorisé» à se rendre en Algérie.

Craignant que l’affaire de l’assassinat de Ali Mecili ne soit définitivement classée, Annie Mécili rappelle que son défunt époux était un «citoyen français avant tout» et exhorte la ministre de la Justice d’intervenir «pour rendre impossible la clôture du dossier».