De tous les journalistes qui ont écrit la mort du patron de la DGSN, Ali Tounsi, assassiné dans son bureau le 25 février 2010, il est le seul à être poursuivi en justice. Hamid Yacine, 42 ans, journaliste au quotidien arabophone El Khabar depuis 1997, a été inculpé lundi 13 juin par le juge d’instruction du tribunal de Bab El Oued. Motif de l’inculpation : violation du secret de l’instruction. L’audience a duré une demi-heure.
« J’ai été officiellement inculpé ce lundi par le juge d’instruction pour avoir violé, selon lui, le secret d’instruction dans le cadre de l’affaire d’Ali Tounsi, témoigne à DNA Hamid Yacine. Le juge m’a dit deux mots : Tu es accusé par le parquet d’avoir divulgué le secret d’instruction et de ce fait tu es poursuivi en vertu de l’article 301 du code pénal. »
Le journaliste (photo) a déjà été convoqué par la justice à deux reprises dans le cadre d’une plainte déposée par le parquet contre X. « Quand j’ai été entendu en avril 2010 et février 2011, j’ai expliqué au juge que je ne faisais que mon métier et que je n’ai en aucun cas violé le secret de l’instruction », explique-t-il encore.
Sur plainte du parquet d’Alger, le journaliste a été convoqué en tant que témoin dans le cadre de cette affaire le 15 avril 2010, soit un mois et demi après l’assassinat d’Ali Tounsi. Il sera de nouveau convoqué, toujours en qualité de témoin, le 20 février 2011. Aujourd’hui, il est sorti du bureau du juge avec le statut de prévenu.
L’origine du « délit » remonte au 16 mars 2010. Dans un article publié à la dernière page d’El Khabar, Hamid Yacine affirme que l’assassin présumé, Chouaib Oultache, a fait feu sur Ali Tounsi au moment où celui-ci le menaçait d’un objet contendant.
Citant une source proche du procureur général, source non identifiée dans l’article, le journaliste indique qu’une altercation a opposé le colonel Chouaib Oultache à Ali Tounsi dans le bureau de ce dernier le 25 février 2010. Menacé par un coupe-papier brandi par le patron de la police nationale, Oultache a donc fait feu à deux reprises sur la victime le tuant sur le coup.
Le journaliste d’Ek Khabar est passible d’une peine d’emprisonnement d’un à six mois et d’une amende de 500 à 5000 dinars, selon l’article 301 du code pénal. C’est le premier journaliste à être poursuivi dans le cadre de cette affaire dont l’instruction a été bouclée.
