La poissonnerie du marché couvert d’Annaba est devenue infréquentable en raison de l’obstruction de ses entrées par des vendeurs illicites. L’intervention des pouvoirs publics devient urgente.
Malgré les efforts de la commune de Annaba qui n’a nullement lésiné sur les moyens pour redonner l’image de marque au marché couvert du centre-ville, appelé communément “marché français” ou encore “marché el-hout” (poisson), la pagaille est toujours la règle sur les lieux, surtout à l’entrée de la poissonnerie, sise au rez-de-chaussée.
Ainsi, la large opération d’assainissement et de restauration qui a ciblé cette infrastructure commerciale, construite en 1936 et inaugurée en 1938, a été rapidement remise en cause, en raison de l’incivisme des vendeurs illicites de poisson. En effet, au niveau des deux portails de la poissonnerie et des escaliers du marché couvert, une nuée de “préposés” tient vaille que vaille à écouler le poisson, exposé sur des feuilles de papier journal et trimbalé au gré de l’humeur du “vendeur” à la mine plus effrayante que rassurante, au vu et au su de tout le monde. Paradoxalement, ces vendeurs illicites demeurent les seuls à ne pas être ciblés par la campagne de lutte contre l’informel qui se fait en permanence par la police au centre-ville. Leur comportement digne de la pègre a poussé les ménagères à fuir cette structure, située en plein centre-ville de Annaba. En effet, la poissonnerie du marché couvert, un lieu jadis fréquenté par une clientèle qui trouvait toutes les commodités requises, a vu son environnement se dégrader et envahi ces derniers temps par des commerçants à l’aspect de prédateurs pour ne ressembler actuellement qu’à un endroit sordide. Plus grave encore, aujourd’hui, les deux entrées de la poissonnerie sont carrément squattées par une grappe de marchands, qui filtrent en quelque sorte les personnes désireuses faire leurs emplettes. Grippée, ballottée et surtout se sentant menacée, la clientèle est vivement exaspérée par un tel comportement qui frise l’insulte. “Cette structure a perdu beaucoup de son image, en raison d’une situation totalement anarchique. Devant l’absence des pouvoirs publics, c’est la loi de la jungle qui règne. D’ailleurs, chaque jour, des bagarres au couteau, sous l’œil choqué, affolé et terrorisé de la gent féminine, éclatent pour un oui ou pour un non entre ces vendeurs occasionnels”, a tenu à dénoncer un commerçant qui occupe les lieux depuis plus de 30 ans. À l’intérieur de la poissonnerie où une odeur nauséabonde continue toujours de se dégager et qui agresse les narines, les étalages comme les lieux sont totalement vides, à l’exception des amateurs de la pêche qui s’y rendent pour s’approvisionner, qui en ligne de pêche, qui en hameçons, qui en leurres. Devant cette situation à la limite de l’intolérable, les clients préfèrent aujourd’hui acheter leur poisson ailleurs, du côté de l’avant-port par exemple, qu’en cet endroit où les moindres mesures de propreté et de préservation de la santé publique sont complètement et entièrement ignorées, pour ne pas dire bafouées. En un mot, la poissonnerie du marché couvert de Annaba est devenue infréquentable et demande l’intervention des pouvoirs publics.
B. Badis