Le Premier ministre a chargé des membres du gouvernement et des responsables d’institutions étatiques d’élaborer un plan d’action opérationnel de lutte contre les importations frauduleuses.
Inscrit dans le cadre de la rationalisation des importations et du renforcement du contrôle des opérations de financement du commerce extérieur, le gouvernement a été instruit d’élaborer un plan d’action opérationnel de lutte contre les importations frauduleuses. «Il a été porté à ma connaissance la multiplication des cas de fraude à l’importation, constituant ainsi une source de préoccupation sérieuse pour les pouvoirs publics, au vu des préjudices appréciables portés à l’économie nationale qu’il faut contrecarrer avec énergie et persévérance», affirme Abdelmalek Sellal dans une lettre adressée récemment aux ministres, respectivement, des Finances, de l’Intérieur et des collectivités locales, de la Justice et de l’Agriculture et du développement rural, ainsi qu’à d’autres institutions étatiques.
« C’est ainsi qu’au vu des subterfuges utilisés par les fraudeurs, des complicités dont ils disposent et des failles du système de contrôle mis en place, il y a lieu de mettre en œuvre des mesures urgentes et opérationnelles à l’effet d’endiguer ce phénomène et d’atténuer ses effets sur l’économie, notamment sur nos réserves de change et sur le maintien des équilibres internes et externes », ajoute M. Sellal dans cette instruction. Dans cette correspondance datée de fin avril dernier, le Premier ministre a instruit le ministre des Finances de mettre en place en urgence un comité interministériel chargé de dresser un plan d’action opérationnel de lutte contre. Ce comité qui devra faire part de ses conclusions «dans un délai de rigueur d’un mois», sera composé des représentants des services, respectivement, des finances (impôts et douanes), du commerce, de sécurité (sûreté nationale et gendarmerie nationale), de l’agriculture, de l’Association professionnelle des banques et des établissements (Abef) et d’un représentant de la Banque d’Algérie.
Outre le renforcer du contrôle aux frontières, notamment par la systématisation du passage au scanner des conteneurs provenant de «certains pays à risque» et la mise en place, avec les services concernés, du contrôle à priori à partir des ports d’embarquement de ces pays, Abdelmalek Sellal a aussi chargé la Gendarmerie nationale et la Sûreté nationale de renforcer leurs moyens d’investigations et de lutte contre les fraudes à l’importation et traquer les auteurs ainsi que leurs complicités et les déférer par devant les juridictions compétentes.
Sellal a également instruit les ministres, respectivement des Finances et du Commerce à opérer un assainissement des registres de commerce. Cela se traduira par la vérification de ces registres dans le l’ultime but de «déceler les phénomènes de sous-location, de complaisance, de localisation inconnue et de manquement aux bonnes pratiques commerciales».
Il faut dire que la fraude à l’importation a connu ces dernières années une augmentation fulgurante. Outre les procédés classiques consistant entre autres à la surfacturation, les importateurs indélicats utilisent des stratagèmes beaucoup plus difficiles et parfois même inimaginables. L’on se rappelle qu’en 2014, plusieurs conteneurs remplis de cailloux et de déchets ont été importés d’Asie et d’Europe avec des fausses déclarations d’importation .
Source : L’Econews
