Walid AÏT Saïd
Le patron des patrons appelle à l’ouverture de tous les secteurs à l’investissement privé, exception faite des industries militaires.
Le FCE veut éviter que les reformes économiques partent dans le…oued! Le président du Forum des chefs d’entreprise (FCE), pourtant soutien et partenaire du gouvernement, a réclamé un assainissement rapide du climat des affaires. Son président, Ali Haddad, a choisi la Californie algérienne, à savoir la wilaya d’El Oued pour lancer un appel des plus solennels au gouvernement afin qu’il «booste» au plus vite les réformes tracées par le chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika. Le président du FCE, Ali Haddad, ne va pas par quatre chemins! «L’amélioration du climat des affaires doit être placée comme une priorité nationale et cela le plus vite possible», a-t-il soutenu lors de son allocation d’ouverture de la 4ème édition de l’université d’été du FCE qui s’est tenue hier au niveau du sublime complexe la Gazelle d’or, symbole de l’expansion économique de cette wilaya du Sud. «Pour vous donner la dimension du challenge qu’il nous faut assumer, de 2014 à 2018, moins de 200.000 entreprises ont été créées en Algérie alors que plus de 64.000 ont été créées en France rien qu’au mois de janvier 2018.
C’en est trop de la bureaucratie!
En second lieu et en corollaire de l’assainissement du climat des affaires, le FCE plaide pour l’ouverture d’ une dynamique entrepreneuriale. «L’accélération du rythme de création des entreprises est sans conteste l’enjeu fondamental et crucial des prochaines années. Ce n’est pas un choix dont il s’agit, mais un impératif qu’il faudrait réaliser pour garantir la diversification de notre économie», a insisté Ali Haddad dans un discours prononcé dans un arabe parfait. Néanmoins, le patron des patrons profite de cette occasion pour appeler à une privatisation tous azimuts! «Notre pays doit donner à l’adresse des opérateurs économiques nationaux et étrangers des signaux forts d’ouverture de son économie», a-t-il suggéré. «A l’exception des industries militaires, les autres secteurs doivent être ouverts, sans a priori, à l’investissement privé.
C’est un gage d’amélioration incontestable du climat de l’investissement et un impératif pour renforcer l’attractivité de l’Algérie», a-t-il défendu. Comprendre par là, l’application de la Charte de partenariat public-privé. Surtout qu’avant la fin de son discours, il plaide pour le renforcement du partenariat public-privé afin de densifier les sources de financement. «Au-delà du volet financier, l’introduction intelligente et bien étudiée du dispositif du partenariat public-privé est de nature à apporter plus d’efficacité dans la gestion et la conduite des projets de réalisation des infrastructures et des équipements de services publics», a-t-il assuré.
«De même qu’en termes de partenariat sociétaire, le processus de modernisation des entreprises publiques devra se poursuivre en les encourageant à aller vers des partenariats pour gagner en efficacité managériale et acquérir le savoir-faire technologique», a-t-il souligné avant de lancer un appel pour le «rapatriement» de notre diaspora.
L’appel à la diaspora…
«Je ne voudrai pas m’arrêter là, sans évoquer la question qui me tient particulièrement à coeur. Celle du rôle et de la place de notre diaspora. Notre communauté à l’étranger est une partie intégrante et indéfectible de notre nation», a-t-il soutenu. «Elle recèle un potentiel important de ressources humaines de haute qualité et financières en direction de laquelle nous lançons un appel fort pour la promotion de nouveaux projets à grande valeur ajoutée économique et technologique», a-t-il ajouté.