Il y a unanimité dans le milieu universitaire, les observateurs, les journalistes… autour du constat de la régression importante et permanente des conditions sociales de la population.
Cette régression touche non seulement les couches sociales défavorisées et sans ressources mais également les travailleurs.
Ceci dit, il est tout à fait clair qu’il y a un décalage énorme entre les dépenses sociales de l’État et leur impact sur le terrain.
La classe moyenne tend à disparaître (si ce n’est déjà fait) et son malaise va certainement s’accentuer, notamment après la suppression des différents crédits à la consommation qui faisaient, dans un passé récent, le bonheur de nombreuses familles. Autrement dit, la politique de l’action sociale en Algérie doit être impérativement revue.
Dans ce cadre et afin de veiller au bon fonctionnement des opérations d’aide sociale gérées par le secteur de la solidarité nationale au profit des catégories vulnérables, et dans le cadre d’une nouvelle stratégie globale du secteur 2010-2015, qui sera lancée cette année, un service de l’action sociale sera prochainement ouvert au niveau de chaque commune. Une annonce faite par le ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l’étranger, jeudi à Alger.
En effet, Djamel Ould Abbès a précisé dans ce contexte, lors d’une rencontre sur la présentation des grandes lignes de cette stratégie, qu’«un nouveau décret a été adopté dernièrement pour définir les nouvelles missions des directions de l’action sociale (DAS) dans les différentes wilayas, permettant notamment l’ouverture d’un service de l’action sociale au niveau de chaque commune».
Et d’ajouter : «L’ouverture de ces services fait suite à l’assainissement en 2009 des listes des bénéficiaires du filet social, qui a fait ressortir que 121 699 personnes, sont des indus-bénéficiaires et ce qui a permis d’économiser la somme de 5 milliards de dinars.
Dans ce sillage, Ould Abbès a indiqué que l’enveloppe financière dont dispose l’Agence du développement social (ADS) pour la gestion des activités d’aide sociale pour l’année 2010 s’élève à 104 milliards de dinars.
Evoquant la politique de l’emploi gérée par l’ADS, relevant du secteur de la solidarité nationale, il a noté qu’elle a permis la création d’environ 510 000 emplois durant l’année 2009, dont 290 000 emplois dans le cadre de l’Indemnité d’activité d’intérêt général (IAIG) et 57 000 emplois au profit des universitaires.
Pour sa part, le secrétaire général du ministère, Abdallah Bouchenak, a expliqué que cette nouvelle stratégie porte sur plusieurs plans d’action destinés aux différentes catégories vulnérables de la société.
Il s’agit notamment des femmes en situation difficile, celles victimes de violences, les enfants privés de famille, les personnes handicapées, les personnes âgées, les personnes au chômage ou en difficulté sociale et les personnes démunies.
«Cette stratégie vise essentiellement la promotion des droits et le renforcement de la prise en charge de ces franges de la société», a-t-il souligné. Assurant que des enquêtes au niveau national et spécifiques seront lancées à partir de l’année en cours afin d’identifier avec précision ces populations et définir leurs besoins sociaux.
Farid Houali