Assad accuse Israël de vouloir « déstabiliser » la Syrie

Assad accuse Israël de vouloir « déstabiliser » la Syrie

Israël a mené mercredi un raid aérien en Syrie qui a touché des missiles et un complexe militaire près de Damas.

Le président syrien Bachar al-Assad a accusé hier Israël de vouloir «déstabiliser» et «affaiblir» la Syrie, après le raid aérien israélien qui a visé mercredi un centre de recherche militaire près de Damas.

«L’agression israélienne contre un complexe de recherche scientifique à Jomraya (dans la province de Damas) dévoile le véritable rôle joué par Israël, en collaboration avec les forces étrangères ennemies et leurs agents sur le sol syrien, pour déstabiliser la Syrie et l’affaiblir», a déclaré M.Assad, cité par l’agence officielle Sana. «La Syrie, forte de la lucidité de son peuple, de la puissance de son armée et de son attachement à la politique de la résistance, est capable de faire face aux défis actuels et à toute agression visant le peuple syrien et son rôle historique», a poursuivi M.Assad, lors d’un entretien avec Saïd Jalili, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien, M.Jalili, reçu également par la chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem, a réaffirmé la volonté de Téhéran, principal allié régional du régime syrien, de «se coordonner en permanence avec la Syrie pour affronter les complots et les plans étrangers visant à déstabiliser la sécurité de la région».

Israël a mené mercredi un raid aérien en Syrie qui a touché des missiles et un centre de recherche scientifique près de Damas, l’Etat hébreu craignant des transferts d’armes au Hezbollah chiite libanais, a rapporté vendredi à l’AFP un responsable américain. Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a confirmé implicitement hier à Munich que ce raid était le fait des forces israéliennes. M.Jalili, qui effectue depuis samedi une visite à Damas, a réitéré son «appui total au peuple syrien qui résiste à l’ennemi sioniste». «Nous faisons confiance à la sagesse des dirigeants syriens qui font face à l’agression arbitraire visant le rôle avant-gardiste de la Syrie dans la résistance» à Israël, a poursuivi le dirigeant iranien.

La Syrie est secouée depuis mars 2011 par une rébellion qui a coûté la vie à plus de 60.000 personnes, depuis cette date, selon l’ONU. Dans le même temps, à Munich en Allemagne, le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, a salué la volonté du chef de l’opposition syrienne, Ahmed Moaz al-Khatib, de dialoguer, sous conditions, avec le régime. «C’est un bon pas en avant», a déclaré M.Salehi en évoquant la proposition de M. Khatib, avec lequel il a eu «une très bonne réunion» en marge de la Conférence sur la sécurité de Munich. Cette réunion est la première entre MM.Salehi et Khatib. Ce dernier s’est également entretenu samedi à Munich avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et le vice-président américain Joe Biden.

A contrario, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a estimé hier à Munich qu’un dialogue entre le régime de Damas et l’opposition syrienne ne permettrait pas de trouver une solution au conflit en Syrie. «Certains disent qu’il doit y avoir un dialogue entre le régime et l’opposition, mais c’est une voie erronée.

Ca ne peut pas être une solution», a-t-il déclaré au dernier jour de la conférence internationale sur la sécurité. «S’il y a des élections demain sous la présidence d’Assad, qui peut garantir que les leaders de l’opposition pourront se présenter?», s’est interrogé le chef de la diplomatie turque, selon qui le président Bachar al-Assad devra d’abord «assumer ses responsabilités» dans les massacres perpétrés en Syrie.

Le chef de l’opposition syrienne Ahmet Moaz al-Khatib s’est dit prêt cette semaine à entamer un dialogue avec le régime, à l’exception des dirigeants qui ont «du sang sur les mains».