Assad a reçu hier le ministre Iranien des affaires étrangères,La diplomatie veut trouver une issue au conflit syrien

Assad a reçu hier le ministre Iranien des affaires étrangères,La diplomatie veut trouver une issue au conflit syrien

Le président syrien Bachar Al Assad donne audience au chef de la diplomatie iranien

Bachar Al Assad a reçu hier à Damas le chef de la diplomatie iranienne Ali Akbar Salehi, dont le pays est l’allié régional de la Syrie, a indiqué l’agence syrienne Sana.

«Le président Assad a reçu le ministre iranien des Affaires étrangères», a indiqué l’agence qui a fait également état d’une rencontre auparavant avec le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem.

A son arrivée, le ministre iranien a affirmé à la presse que l’objectif de sa visite était de «consulter» les dirigeants syriens sur la crise, ajoutant que son règlement se ferait «uniquement à l’intérieur de la famille syrienne avec la participation et la coordination de toutes les institutions internationales et régionales». Il a en outre qualifié les relations syro-iraniennes de «très solides».

M. Salehi a en outre regretté l’absence de l’Arabie Saoudite à une réunion lundi au Caire du «groupe de contact»´´ régional sur la Syrie (Iran, Egypte, Turquie et Arabie Saoudite) à laquelle il avait assisté. Lors de cette réunion, il avait proposé l’envoi en Syrie d’observateurs des quatre pays pour tenter d’aider à mettre fin aux violences malgré l’échec de missions similaires sous l’égide de la Ligue arabe cet hiver puis de l’ONU. Il avait également «appelé à un arrêt simultané des violences par les parties en présence, à un règlement pacifique sans intervention étrangère et à un arrêt de l’aide financière et militaire à l’opposition syrienne», selon l’agence iranienne Irna. L’Iran accuse les Occidentaux et plusieurs pays de la région, Arabie Saoudite et Turquie en tête, d’apporter une aide militaire et financière aux groupes rebelles qui combattent le régime syrien. Téhéran a de son côté toujours réfuté apporter une aide militaire à Damas.

Depuis le début de la révolte contre le régime en mars 2011, les pays occidentaux, qui réclament le départ du pouvoir de M. Assad, tiennent l’Iran à l’écart de leurs tentatives de règlement, estimant que ce pays, avec lequel ils sont par ailleurs en litige sur son programme nucléaire, ne peut jouer un rôle positif. De son côté, le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l’opposition, a exprimé hier ses «réserves» sur la participation de l’Iran, allié du régime de Damas, au «groupe de contact» quadripartite sur la Syrie. Dans une déclaration à l’AFP, le chef du CNS, Abdel Basset Sayda, a indiqué avoir «exprimé ses réserves sur la participation de l’Iran au groupe de contact» au chef de la diplomatie qatarie, cheikh Hamad ben Jassem Al Thani, qu’il a rencontré mardi à Doha. «Nous apprécions le retour de l’Egypte sur la scène régionale mais nous estimons que l’Iran est partie prenante dans ce qui se passe en Syrie», a affirmé M. Sayda. Le quotidien al-Watan titrait mercredi: «Damas est sécurisée», «l’armée anéantit les terroristes à Alep». Depuis le début de la révolte qui s’est transformée au fil des mois en véritable conflit, les autorités assimilent les rebelles à des terroristes appuyés selon elles par l’étranger.

Dans le nord du pays, les rebelles, qui contrôlaient déjà au moins trois des sept postes-frontières avec la Turquie, se sont emparés hier de celui de Tall al-Abyad (sud-est) à l’issue de violents combats avec l’armée, selon les médias turcs. Les civils, parmi lesquels de nombreux enfants, sont les principales victimes des attaques «aveugles» menées par l’armée, a dénoncé Amnesty International dans un communiqué. «Ces dernières semaines, dans les zones où les forces de l’opposition ont fait reculer les forces gouvernementales, il y a des bombardements aveugles sur les territoires perdus avec des conséquences désastreuses» pour les civils, a indiqué Donatella Rovera, principale conseillère d’Amnesty International pour les situations de crise qui s’est récemment rendue dans le nord de la Syrie. «Des attaques près d’hôpitaux peu après un grand afflux de blessés, ou sur des queues de personnes achetant du pain, font penser que de telles attaques visent délibérément de grands rassemblements de civils», indique le communiqué parlant de «crime de guerre», poursuit l’ONG.