Asie : la dépendance au smartphone, un mal croissant chez les jeunes

Asie : la dépendance au smartphone, un mal croissant chez les jeunes

A Singapour, comme dans un nombre grandissant de pays asiatiques, des psychiatres militent pour que l’addiction aux smartphones soit reconnue comme un trouble psychologique. Avec la Corée du Sud, la Chine et Taïwan, la cité-Etat est l’un des pays d’Asie les plus concernés par ce phénomène. Singapour et Hong Kong détiennent le record régional du plus grand nombre d’utilisateurs de smartphones par habitant, selon un rapport publié l’an dernier par le cabinet d’étude Nielsen.

87% des 5,4 millions de Singapouriens sont ainsi munis d’un téléphone multifonctions, contre 65% aux Etats-Unis. Ils passent en moyenne 38 minutes par session sur Facebook, soit presque deux fois plus que les Américains. L’addiction à l’internet devrait être classée dans les troubles mentaux, estime Adrien Wang, psychiatre. «Les patients viennent pour des troubles liés au stress et à l’anxiété, mais je me rends compte que leur mécanisme de survie est de se connecter en ligne et d’aller naviguer sur les réseaux sociaux», explique Adrien Wang.

Le médecin évoque le cas d’un étudiant de 18 ans dont les symptômes étaient extrêmes. «Il n’était pas rasé, maigre, les cheveux longs, ne s’était pas douché depuis plusieurs jours. Il avait l’air d’un sans-abri», dans un des pays au niveau de vie parmi les plus élevés du monde, explique Wang. L’adolescent en est même venu aux mains avec son père lorsque celui-ci a voulu lui confisquer son ordinateur portable.