Arzew / Soirées du ramadan,le front de mer s’anime

Arzew / Soirées du ramadan,le front de mer s’anime

Le front de mer de la ville d’Arzew est littéralement pris d’assaut, chaque soirée, juste après le f’tour, par des familles entières en quête d’un moment de détente ou d’une animation pour égayer leurs veillées du ramadan.

Un mini-manège et deux ou trois jeux attirent aussi bien les petits que les adolescents. Il faudrait faire preuve de patience ou parfois de «force» pour accéder à l’un de ces jeux, tant la demande est forte. Pour calmer la fougue de leurs enfants, les parents sont contraints de «recourir» aux dizaines de revendeurs de friandises, de cacahuètes, de barbe à papa et autres marchands de jouets. Les soirées du ramadan sont concentrées au niveau du boulevard qui longe le front de mer, menant quelques kilomètres plus loin vers la corniche d’Arzew et le fameux site pittoresque de la Fontaine des gazelles. Les quelques sièges en fonte faisant face au port d’Arzew sont très vite occupés.

Les retardataires sont contraints de tourner en rond à la recherche d’une éventuelle place libre. Les groupes se forment et prennent position le long du muret qui donne sur la mer. On hume l’air iodé. On contemple au loin les gigantesques tankers amarrés en rade du port. On rit à gorges déployées.

Des jeunes s’adonnent à de longues parties de baby-foot avec comme mise, une tournée de chamia et de thé à offrir aux gagnants. On discute à voix haute. La gaieté et la joie de vivre se lisent sur tous les visages. Arzew, tout comme les autres localités du pays, n’échappe pas à cette tendance des commerçants à rentabiliser à outrance ce mois sacré du ramadan.

Certains n’hésitent pas à faire fi des règles les plus élémentaires d’hygiène pour proposer toutes sortes de grillades, préparées dans des conditions douteuses. D’autres n’hésitent pas à innover pour attirer les clients. C’est le cas de deux marchands, venus de la lointaine Adrar, qui proposent un thé succulent, préparé sur un brasero. A défaut de local, de tables et de sièges, ces commerçants ont tout simplement étalé, à même le sol, des tapis en plastique sur lesquels viennent s’installer les consommateurs. Assis en tailleur, ou carrément à moitié allongés, les clients sirotent leur boisson à la menthe fortement sucrée. Les services de la commune ont installé une scène qui accueille parfois quelques artistes, conviés à animer des concerts. Si l’animation est concentrée au front de mer, la grande placette de la ville, cernée par des cafés, connaît également une activité fébrile. Il est difficile de dénicher une place vide. Les serveurs font des va-et-vient incessants pour assouvir la soif des consommateurs. Les autres commerces profitent également de l’aubaine que constitue le ramadan pour fonctionner à plein régime.

R. L / APS