Fidèles à leur tradition consistant à être présents à chaque évènement religieux pour profiter de la sensibilité des citoyens très généreux en ces moments très délicats de dévotion et de ferveur, de véritables contingents de mendiants, venus de divers horizons, envahissent la ville pour quémander la charité.
En effet, tirant une ribambelle d’enfants et sillonnant les principales artères ou occupant des lieux stratégiques dans la ville, des femmes ainsi que leurs progénitures, habillées de haillons, une façon bien étudiée pour émouvoir, attendrir et surtout, obliger le citoyen sensible à verser une quelconque obole, sont observés un peu partout dans la capitale des industries pétrochimiques.
La ville qui connaissait avant ce mois de piété et de carême, un nombre restreint de ces «miséreux» dont certains, qui pour plus de sécurité, passaient leurs nuits en face du siège de la sûreté de la daïra.
Mais ces tout derniers jours, à l’approche de l’Aïd el fitr, les marchés, la gare routière, les endroits les plus fréquentés de la ville sont littéralement envahis par ces mendiants usent de toutes sortes de subterfuges et de rôles dignes des grands comédiens pour amadouer les plus récalcitrants des donneurs.
Tôt le matin, une camionnette banalisée transportant un grand nombre de ces quémandeurs « professionnels » de charité, femmes, jeunes filles et enfants, en majorité en guenilles, dépose à des endroits de la ville bien étudiés à l’avance pour, ensuite, les récupérer le soir, après le « travail », comme de véritables professionnels ayant bouclé leur journée d’activité.
Au niveau de la gare routière, ces derniers n’hésitent pas à passer à faire le tour des tous cars stationnés en ce lieu pour «détrousser» les pauvres voyageurs qui tombent dans le panneau des pleurs de leurs enfants, dont certains, selon des informations, sont loués à la journée à leurs véritables parents.
Les malheureux enfants, certains en bas âge, otages de ce métier de filouterie et de tromperie, subissent les aléas de l’actuelle canicule et sont réprimandés au moindre pleur ou signe de révolte par leur «marraine».
Le contrat établi avec leurs parents ne leur permet pas de revendiquer leur souffrance ou leur mauvais traitement. Pour ce qui est de leur scolarisation ou du droit de l’enfant proclamé chaque année lors de leur journée internationale, ce n’est que de la fumée opaque.
Les parents «prêteurs» continuent à louer le fruit de leur procréation sans la moindre inquiétude. A chacun son business et ainsi va la vie.
D.Cherif