A la même période de chaque année, le même rituel revient au galop et L’Echo d’Oran, à chaque fois, fait part de certains agissements nocifs entrepris par des personnes qui ne pensent qu’à renflouer leurs caisses aux dépens de la santé publique.
Aussi, certains barons du commerce illicite et autres commerçants véreux, continuent leur sale besogne en alimentant le marché par divers produits de consommation dont la date de péremption est largement dépassée.
Même la pomme de terre, légume de large consommation et aliment prisé par les différentes couches de la population, notamment celles aux moyens financiers limités, ne sort pas du lot infernal de ces suceurs du sang qui, devant l’inertie et l’immobilisme des pouvoirs publics, ont tendance à se multiplier chaque jour que Dieu fait.
Ainsi, ces derniers jours, on constate la mise en vente sur les étals des marchés, à des prix inabordables, d’une grande quantité de pomme de terre impropre à la consommation du fait de son long stockage dû à des fins de spéculation et de trafic. Après avoir stocké longuement ce légume dans des locaux malsains et infects qui ne répondent aucunement aux normes d’hygiène et d’insalubrité, les commerçants se retrouvent pressés par l’arrivée de la nouvelle moisson fraîche et disponible à profusion.
Pour y faire face, ces spéculateurs emmagasinent la nouvelle récolte et font ressortir pour la vente l’ancien stock périmé, maquillé intentionnellement par de la terre, afin de dissimuler sa couleur.
Sillonnant les quartiers de la ville, ces commerçants indélicats, chargeant leurs camionnettes de caisses de pomme de terre infectée, crient à tue-tête la qualité et le prix très abordable de leurs produits empoisonnés.
Croyant profiter de cette aubaine de se décharger du transport de cette lourde marchandise à partir du marché, les pauvres consommateurs tombent tête baissée dans ce traquenard bien tissé. Selon un mandataire que nous avons sollicité, «de grandes quantités de cet aliment ont été stockées depuis l’été dernier pour éviter de casser les prix, notamment durant le mois du Ramadhan.
Malgré les délais de conservation dépassés et la marchandise devenue impropre à la consommation, elle continue d’être commercialisée au vu et au su de tout le monde, alors que toute la nouvelle récolte de ce légume est automatiquement stockée dans des silos de fortune ou dans des chambres froides, dans l’attente de se débarrasser de l’ancienne marchandise.
Le même scénario se reproduit à chaque fois», conclut notre interlocuteur. D’autre part, certains commerçants attribuent cette dramatique mascarade à certains barons spéculateurs qui ont pignon sur rue et la mainmise sur le commerce informel, qui n’hésitent pas, avec la bénédiction de certains cultivateurs, à acheter leur récolte sur plants. Ces monopolisateurs devant l’absence de tout contrôle des services censés préserver et la santé du citoyen et ses ressources de financement, gardent jalousement leur exclusivité sur ce créneau juteux faisant fi des lois de la République, de la salubrité et de la santé publique.
D.Cherif