La ville d’Arzew, à l’instar d’autres communes de la wilaya d’Oran, est connue par son manque criard de parkings pour le stationnement des voitures. Pour combler ce déficit, les trottoirs de la ville, ceux qui ne sont pas obstrués et marqués par une quelconque plaque métallique, caisses en plastique ou autres objets encombrants signalant que la parcelle de la chaussée en question est propriété privée, sont utilisés par les automobilistes pour pallier cette insuffisance.
Toutefois, ces aires de stationnement anarchiques ne sont pas gratuites, ne serait-ce que pour une minute. En effet, des gardiens autoproclamés, portant des gilets aux couleurs fluorescentes pour marquer leur présence et munis de gourdins de dissuasion, parfois plus longs que leur taille, pour signifier aux automobilistes récalcitrants que tout se paie. Exploitant les espaces les plus sensibles au centre-ville, surtout ceux situés à proximité des sièges administratifs ou autres banques, agences de la Sonelgaz ou de la SEOR, où le stationnement de véhicules est très demandé, ces gardiens sont très prompts à courir vers l’automobiliste au moment il s’apprête à quitter le lieu de stationnement pour lui exiger de s’acquitter du droit de gardiennage.
Plus drôle encore, il y a quelques jours ,un automobiliste qui s’était garé pour effectuer des achats en urgence en laissant ses enfants à l’intérieur du véhicule a été estomaqué en voyant, à son retour, le gardien lui tendre la main pour lui exiger de payer tout en faisant tournoyer son gourdin, car le père de famille lui aurait accaparé, pour un certain temps, sa parcelle de trottoir.
Au fait, quelle est la prestation de service rémunérée que rendent ces soi-disant gardiens aux automobilistes, à part attendre le départ du véhicule pour exiger le paiement du stationnement? En cas de vol ou de détérioration de la voiture, les propriétaires ne doivent leur salut qu’à leurs assureurs, car la prestation du surveillant du stationnement se limite uniquement à aider gestuellement le chauffeur à entrer ou sortir du créneau de stationnement.
Il était question, un certain temps, dans le cadre de la lutte contre le travail illicite et le chômage de recenser ces gardiens de parkings et leur octroyer des agréments pour activer légalement dans le domaine en fournissant une prestation réglementée et à qui, tout automobiliste lésé pourrait demander des comptes. Il semblerait, cependant, que cette initiative serait définitivement tombée à l’eau.
D.Cherif
