Artistes et pouvoirs veulent ranimer Alger la blanche endormie

Artistes et pouvoirs veulent ranimer Alger la blanche endormie

Au milieu d’une foule joyeuse et dansante, un jeune homme assis en tailleur gratte ses cordes. Il tente de réveiller Alger où depuis des années règne le calme à la nuit tombante, seuls les klaxons rompant le silence.

A la mi-janvier, Mohammed Daha, alias Moh Vita Boy, 29 ans, a été interpellé par la police pour occupation illégale de l’espace public. Cette interpellation a engendré un large mouvement de solidarité suivi d’un concert improvisé sur l’une des places les plus fréquentées d’Alger, une ville de plus de trois millions d’habitants dépourvue d’une vraie salle de concert.

Il y a un besoin pressant chez les jeunes Algérois de réinvestir l’espace public et de réveiller leur ville endormie, expliquent à l’AFP Idir Tazerout et Mehdi Mehenni, organisateurs de la mobilisation sur les réseaux sociaux.

« Les gens qui ont soutenu l’artiste voulaient depuis longtemps sortir dans la rue, non pas pour semer l’anarchie mais pour s’exprimer tout simplement », constate Mehdi.

En réponse à la mobilisation, le maire d’Alger Abdelhakim Bettache a rapidement octroyé une autorisation au musicien, avant d’appeler tous les artistes désireux de se produire sur les trottoirs à venir se présenter à la mairie.