Des espaces d’exposition et de vente des produits artisanaux seront ouverts de façon permanente au profit des artisans dans la Casbah d’Alger, a indiqué lundi la ministre déléguée chargée de l’Artisanat, Aïcha Tagabou.
»Nous nous sommes mis d’accord avec l’APC de la Casbah afin qu’il y ait des espaces d’exposition et de vente permanents au profit des artisans de la Casbah », a souligné Mme Tagabou qui a rendu visite aux artisans de la vieille médina d’Alger. Ces espaces devront permettre à ces artisans de régler le problème de la commercialisation de leurs produits, en étant plus visibles vis-à-vis des clients potentiels, notamment les touristes qui viennent découvrir le plus vieux et riche patrimoine culturel et historique de la capitale. La difficulté de la commercialisation de leurs produits est en effet une des préoccupations soumises par les artisans à la ministre, qui a discuté avec des dinandiers et sculpteurs sur bois, qui restent attachés à leurs ateliers de la vieille médina.
Les artisans de la Casbah ont également soulevé le problème de l’indisponibilité de la matière première, qui est »prise en considération au niveau de la Chambre de l’artisanat et des métiers », a assuré Mme Tagabou.
Les venelles de la vieille médina d’Alger sont toujours le lieu de prédilection de petits ateliers et boutiques d’artisans versés, de père en fils, dans certains métiers dont la bijouterie, la dinanderie, la poterie ou la menuiserie.
Mais, selon Mme Tagabou, 88 artisans de la Casbah seulement sont inscrits à la Chambre de l’artisanat et des métiers. La ministre a reconnu que »les questions d’héritage non encore réglées empêchent des artisans de la Casbah de s’inscrire et d’obtenir une carte professionnelle, qui leur ouvre les portes du marché de la matière première et leur permet d’accéder aux différents avantages offerts par les pouvoirs publics ».
Pour trouver une solution à ce problème, Mme Tagabou a annoncé qu’une dérogation sera donnée par le ministère aux artisans de la Casbah d’Alger afin qu’ils puissent s’inscrire à la Chambre de l’artisanat.
A leur demande, les concernés pourront obtenir une »attestation d’exercice » du métier, qui remplacera l’acte de propriété ou de location du local dans le dossier administratif qui a été allégé de 7 à 3 documents, a-t-elle expliqué. Le maire de la Casbah, Rachid Ibadioume, qui a servi de guide à la ministre déléguée, a tenu à attirer son attention sur la dégradation continue du patrimoine bâti de la vieille ville d’Alger et la nécessité de la restaurer. »Il est grand temps de prendre la Casbah en considération en procédant en urgence à sa réhabilitation », a estimé M. Ibadioume. »Le dossier de la Casbah est pris en considération par le gouvernement. Les choses suivent leur cours. C’est une question de priorité », a répondu Mme Tagabou.
R. R.