Pour rappel, une opération pilote a été lancée, il y a plus de deux ans, par l’APC d’Alger-Centre, faisant instruction aux tenanciers des commerces, à utiliser le noir et blanc comme seules couleurs pour peindre les devantures des magasins. L’initiative a été suivie par la grande majorité des commerçants. En revanche, l’arrêté du wali semble rencontrer des réticences, quant à son application. D’aucuns y voient une atteinte à la liberté individuelle, de choisir le ton qui lui plaît et irait avec l’activité exercée. Pour d’autres, le problème reste lié, au fait qu’ils ne sont que des locataires et c’est au propriétaire de décider des frais y afférents.
La capitale, faut-il le rappeler, compte un nombre important de locaux commerciaux, dont la situation administrative connaît quelques contraintes.
Le bien peut découler de l’héritage d’une fratrie désunie, d’un propriétaire algérien vivant à l’étranger ou encore d’une famille d’origine étrangère, à l’image des propriétaires d’immeuble, qui ont quitté l’Algérie depuis des décennies et ne viennent que périodiquement pour récupérer leurs dus chez les locataires. Mais là c’est un autre débat.
Cependant, sur un autre plan, l’anarchie créée par le marché informel entache, quelque peu, la mise en application de l’arrêté en question.
Mettre en harmonie la devanture des magasins avec les règles d’urbanisme –pour une capitale se voulant future, grande métropole du bassin méditerranéen, sans penser à définitivement éradiquer le marché informel, tenace et tentaculaire– s’apparente à une action précipitée. L’anarchie, issue de cette activité, difficilement maîtrisable, en raison de la politique sociale menée par le gouvernement, pèse lourdement sur la volonté de moderniser Alger.
Du pain sur le trottoir, des laitages et autres produits périssables exposés sous un soleil de plomb, ne vont pas avec les dispositions de l’arrêté 73/53. On a beaucoup dit, à propos de l’éradication du marché informel. Une décision hâtive du gouvernement en 2012, de lancer une opération d’envergure à cet effet, a vite été abandonnée, en constatant les conséquences désastreuses sur le pouvoir d’achat des familles, qui vivaient de cette activité.
Aujourd’hui, des points ont été, certes, éradiqués dans un cadre d’intérêt général comme à Boumati et El Djorf. Mais un grand nombre est toujours là, empoisonnant la vie des citoyens. Au fait où en est le projet des marchés parisiens ?
Avec la conjoncture économique, la promesse ne sera que chimère. Aux APC, de se prendre en charge dans ce domaine, comme dans bien d’autres d’ailleurs ! Comme quoi, désormais, ce sera «dur, dur d’être maire».