Arrét du processus électoral,cour des comptes et assassinat de Seddik Benyahia,Les révélations du Dr Taleb El Ibrahimi

Arrét du processus électoral,cour des comptes et assassinat de Seddik Benyahia,Les révélations du Dr Taleb El Ibrahimi

Il s’est exprimé sur la chaîne Al Jazeera

La mort de l’ex-ministre des Affaires étrangères, le 3 mai 1981, a été provoquée par un missile irakien de fabrication russe.

L’ancien ministre des Affaires étrangères, sous Chadli, le Dr Ahmed Taleb El Ibrahimi a encensé le FIS dissous dans son témoignage sur la chaîne qatarie Al Jazeera. Il a parlé d’un compromis que le parti de Abassi Madani était prêt de concéder au lendemain de l’interruption du processus électoral en 1992. Abdelkader Hachani, l’homme qui a une vision politique claire et moderne, n’a pas cessé de lui rendre visite chez-lui. Il a déclaré que Abdelkader Hachani lui avait rendu visite au lendemain des élections législatives de décembre 1991 afin de le charger de transmettre d’importants messages concernant les concessions de son parti (l’ex-FIS) au président Chadli Bendjedid.

L’ex-FIS qui voyait déjà un raz-de-marée électoral en son faveur lors du second tour des élections législatives avortées, s’est engagé à se contenter que des 187 sièges obtenus lors du 1er tour. Il appellera ses militants à voter au second tour pour le FLN de Si Abdelhamid Mehri pour permettre d’obtenir un certain équilibre politique. Le FIS renoncerait à la chefferie du gouvernement et proposerait ce poste au leader du FFS, Hocine Aït Ahmed. Par la suite, le Dr Taleb El Ibrahimi a organisé au Club des Pins une rencontre entre Hachani et le gendre de Chadli, le 4 janvier 1992, afin que ce dernier puisse transmettre en direct le message au président.

Toutefois, quatre jours après cette rencontre, Chadli Bendjdid a présenté sa «démission». Ce compromis du siècle s’inscrit dans le cadre des efforts et initiatives déployés alors pour éviter la tragédie nationale. L’ex-ministre de l’Education et de la Culture sous le défunt Boumediene, en compagnie de Seddik Benyahia, ont été alors chargés par Chadli de former le nouveau gouvernement, étant donné «leur maîtrise des dossiers et leur connaissance du microcosme politique algérois», leur a avoué Chadli. La mort de cet ex-ministre des Affaires étrangères, le 3 mai 1981, a été provoqué par un missile irakien de fabrication russe qui a abattu l’avion transportant le ministre et 13 autres membres de la délégation qui se dirigeait vers l’Iran. M.Al Ibrahimi qui, lui, a transmis les résultats du rapport de ce crash au président irakien, Saddam Hussein, a signifié qu’il comptait beaucoup sur le sens élevé d’arabité de Chadli et le dossier fut clos.

L’équipe gouvernementale regroupant Mohamed Abdelghani, Rabah Bitat et Kasdi Merbah a été formée en «une seule journée». L’invité d’Al Jazeera est revenu au sujet de l’institution de la Cour des comptes pour la première fois en Algérie. La création de cette Cour est venue des suites de la campagne d’explicitation de la Charte nationale de 1977, selon M.Al Ibrahimi. Le maître-mot récurrent dans les revendications populaires était le contrôle et la lutte contre la corruption, selon lui. Ainsi, le contrôle a été même institué dans la Constitution de 1977 aux côtés des autres pouvoirs, législatif, exécutif et judiciaire. Ne voulant restituer que sur ce qu’il a vu, El Ibrahimi témoigne qu’il était avec le président Chadli quand celui-ci a demandé à l’actuel chef de l’Etat, des éclaircissements sur le chèque que Bouteflika vient tout juste de lui présenter.

Ces sommes proviennent d’un compte établi à Genève et alimenté par des reliquats des dotations budgétaires des représentations diplomatiques, en somme, ambassades et consulats d’Algérie à l’étranger, a expliqué Bouteflika. Mais a quoi vont servir ces sommes, a demandé Chadli. «Elle seront destinées à la construction du siège du ministère des Affaire étrangères», a fait savoir Bouteflika et que «Boumediene était au courant de l’existence de ces sommes». Chadli en colère a demandé à Bouteflika «de remettre ce chèque au ministre des Finances».

Il parla également de Ben Bella dont son placement en résidence surveillée, puis la libération définitive avaient relevé de la décision du bureau politique du FLN. Et qu’il a été aidé, une fois en exil, par El Gueddafi dans sa tentative de rébellion contre Chadli. Enfin, l’ancien MAE, a révélé qu’au cours de son deuxième mandat, Chadli qui est resté 13 ans au pouvoir (alors qu’il devait être que de court passage), a été éloigné par Larbi Belkheir, de son entourage et de sa famille politique.