Une semaine après l’annonce de l’arrêt de l’émission satirique « El Djazaïria week-end » diffusée sur la chaîne privée El Djazaïria, le président de L’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV), Miloud Chorfi, a nié, jeudi 20 avril, toute responsabilité dans cette décision qui a suscité une vive polémique.
L’ARAV « n’est pas à l’origine de l’arrêt de cette émission », a déclaré Miloud Chorfi lors d’une conférence organisée à Alger. »Je démens catégoriquement certaines allégations tendancieuses qui ont pour objectif de détourner l’attention. L’ARAV avait relevé des dépassements qui portent atteinte aux symboles de l’Etat et qui représentent une grave violation », a-t-il affirmé.
« L’arrêt de l’émission est intervenu sur décision interne émanant de la Direction de la chaîne », a poursuivi le président répétant que l’ARAV n’est pas un « mécanisme de censure ».
« Mensonge »
El Djazaïria, elle même, a d’ailleurs reconnu sa responsabilité dans un communiqué publié, dimanche 26 avril, sur sa page Facebook.
« La direction de la chaîne El Djazaïra précise que l’arrêt de l’émission El Djazaïra week-end est le fruit d’une décision de l’équipe et n’a aucun rapport ni de près, ni de loin avec des pressions extérieures comme il a été dit », indique le texte qui précise que « le programme en question s’est arrêté provisoirement et reprendra sous une autre forme après le mois du Ramadan ».
La déclaration a fait bondir l’équipe de l’émission et notamment le chroniqueur Abdou Semmar qui a vivement réagi lors de son passage dans le Café presse politique (CPP) de Radio M de ce jeudi 30 avril.
« Je comprends que Karim Kardache veuille préserver ses emplois et sa chaine mais mentir et se retourner contre ses journalistes en faisant un communiqué pour dire que c’est nous qui avons arrêté cette l’émission, qu’il n’y a pas eu de censure, c’est du mensonge et de l’irresponsabilité! », s’est-il indigné.