L’un des avocats des chefs du Front Islamique du Salut dissous (FIS), Rachid Mesli a été arrêté en Suisse à la demande des autorités italiennes à la suite d’un mandat d’arrêt international émis par l’Algérie.
Selon l’agence suisse de presse ATS, qui rapporte l’information, il a été interpellé mercredi dernier au Grand saint-Bernard.
Rachid Mesli a été arrêté alors qu’il se dirigeait en direction de l’Italie en voiture, avec sa femme et son fils, selon des précisions fournies, vendredi, par l’agence italienne ANSA.
Le directeur juridique de la Fondation Alkarama, une ONG fondée à Genève (Suisse) où il s’était réfugié, est pour l’instant en garde à vue à Aoste (I), selon ANSA. La Cour d’appel de Turin devra se prononcer sur son extradition.

Pour rappel, Rachid Mesli avait été condamné en Algérie à trois ans de prison en 1996. Libéré en 1999, il a ensuite obtenu le statut de réfugié politique en Suisse en 2000.
« Harcèlement politique »
Interrogé par l’agence suisse ATS, le directeur exécutif d’Alkarama, Mourad Dhina, ex responsable du bureau exécutif à l’étranger du FIS dissous, a dit espérer une « possible rapide libération » . « C’est du harcèlement pour raison politique de la part de l’Algérie (…) C’est évident (…) Le but est d’empêcher un militant des droits de l’homme de travailler », ajoute t-il.
Selon lui, l’Algérie n’obtiendra jamais l’extradition de M. Mesli de l’Italie. « Les accusations d’Alger sont farfelues », souligne M. Dhina, lui-même déjà arrêté une fois et libéré assez vite. « Nous allons mettre un plan d’action en marche, solliciter d’autres ONG, écrire au gouvernement italien et engager un avocat », précise-t-il.
La Fondation accusée de terrorisme
La Fondation Alkarama est souvent dénoncée par certains gouvernements arabes. Les Emirats arabes unis ont par exemple placé Alkarama sur leur liste de groupes terroristes.
La Fondation célèbre cette année son dixième anniversaire. Elle intervient systématiquement auprès du Haut Commissariat aux droits de l’homme et des procédures spéciales de l’ONU pour défendre les islamistes.
Son budget était l’an dernier de 1,1 million de francs. Son équipe compte treize collaborateurs de neuf nationalités avec un réseau de centaines d’autres dans les pays arabes.