Arrestation de Puigdemont en Allemagne: appel au calme et au dialogue politique en Catalogne

Arrestation de Puigdemont en Allemagne: appel au calme et au dialogue politique en Catalogne

MADRID- L’arrestation dimanche en Allemagne de l’ancien président de la Catalogne, Carles Puigdemont exilé depuis fin octobre en Belgique a suscité de nombreuses réactions parmi la classe politique espagnole et notamment chez le mouvement séparatiste catalan qui n’arrive toujours pas à former son gouvernement et à élire son président depuis plus de trois mois.

La nouvelle de l’arrestation de Carles Puigdemont a incité le président du parlement catalan, le républicain Roger Torrent à réitérer sa demande de « construire un front commun pour défendre les droits et les libertés ». Dans un tweet posté sur son compte personnel, Torrent a insisté sur le fait qu’après l’arrestation de Carles Puigdemont , il est temps de « construire un front commun pour défendre les droits et les libertés individuelles et collectives ».

Le président du parlement a également déclaré qu’il est en contact avec la défense de Puigdemont et qu’il est toujours en attente des nouvelles sur le devenir de l’ancien président catalan, alors que l’aile dure du mouvement séparatiste catalan. La candidature de l’unité populaire (CUP) a dénoncé par le biais de son député Carles Riera « la répression de l’état espagnol », tout en demandant à l’Allemagne de « libérer l’homme politique catalan ».

S’adressant aux journalistes, Riera a exhorté l’Allemagne « à ne pas tomber dans la politique répressive de l’état espagnol », tout en exprimant son soutien à toutes les mobilisations auxquelles ont appelé les indépendantistes pour protester contre les emprisonnements des dirigeants séparatistes et les nouvelles initiatives à mener avant d’appeler « à une grève générale » et à « un nouveau cycle de mobilisations » en Catalogne pour protester contre toutes les arrestations.

Il a en outre souligné que l’arrestation de l’ancien président catalan prouve « le manque de démocratie en Espagne » et « pose un défi démocratique à l’Europe et à l’Allemagne ».

Appelant au calme et à la confiance, la coordinatrice du parti indépendantiste (PDeCAT) Marta Pascal a souligné dans un tweet que Carles Puigdemont  « a toujours été serein dans les moments difficiles qu’il a du traverser et c’est comme ca que nous allons être à ses cotés en ce moment », a-t-elle expliqué.

Le leader de Podemos , Pablo Iglesias a indiqué pour sa part que la crise politique en Catalogne « ne peut pas se résoudre par les arrestations, les prisons et par la justice », en ajoutant que « la solution est d’aller vers le bon sens et le dialogue. En Catalogne il doit y avoir un dialogue, comme en Espagne et les arrestations et les emprisonnements n’améliorent pas la situation car la Catalogne a besoin d’une réponse politique et un dialogue ».

La journée de dimanche a été particulièrement mouvementée à Barcelone ou des milliers de manifestants sont sortis pour protester contre l’arrestation de l’ancien président de la généralité. Pour ce faire, les Mossos d’Esquadra (police catalane) ont coupé la circulation dans plusieurs rues menant vers le siège de la délégation du gouvernement pour empêcher les manifestants d’accéder au bâtiment.

Le vendredi , les Mossos ont du utiliser les matraques pour empêcher des groupes de manifestants indépendantistes qui voulaient accéder au siège de la délégation du gouvernement catalan en signe de protestation contre la décision de la cour suprême d’envoyer en prison des ex responsables du gouvernement sécessionniste . Les heurts ont causé des blessures à 25 personnes selon les services des urgences médicales, rappelle-t-on.

Après l’arrestation, dimanche, en Allemagne de l’ancien président Carles Puigdemont, des comités indépendantistes ont appelé à des rassemblements de protestation contre la délégation du gouvernement à Barcelone et en face des sièges des sous-délégations à Gérone, Tarragone et Lleida.