Mercredi, huit ressortissants algériens ont été pourchassés pendant plusieurs heures par la gendarmerie espagnole avant d´être arrêtés peu de temps après avoir débarqué dans la localité de Santanyi (Palma).
Ils venaient d´effectuer à bord d´une patera, depuis la ville de Dellys, une très longue et périlleuse traversée de 130 miles (environ 240 km) qui a duré près de 24 heures. A leur arrivée, ces infortunés candidats à l´émigration en Espagne avaient pris le soin de noyer leur embarcation pour dépister les gardes-côtes espagnols, très vigilants dans cette zone qui est devenue depuis 2008 la destination privilégiée des harragas en provenance de cette ville algérienne.
Les autorités espagnoles ont été surprises par la taille de la barque, longue de moins de quatre mètres et équipée d´un moteur de faible puissance, pratiquement sans aucun instrument de navigation Au stade actuel de l´enquête, les autorités locales de Palma se sont refusées à confirmer la nationalité de ces candidats, bien qu´il soit évident aux yeux de tous qu´il s´agit d´Algériens.
Défaillance du système radar
Le délégué du gouvernement, Ramon Socias, a en revanche confirmé que la ville de provenance ne pouvait être que Dellys. Hier, il s´étonnait, surtout, du fait que, pour la première fois, ces immigrés clandestins aient pu tromper la vigilance du très performant système radar de surveillance électronique en place (SIVE)
sur toute l´étendue des côtes espagnoles. Ce système avait jusque-là fait ses preuves aussi bien aux Baléares qu´aux Canaries et dans le sud de la péninsule, grâce à sa capacité de détecter sur un rayon de 40 km tout mouvement suspect d´embarcation clandestine en haute mer.
Refugiés dans un verger
Après avoir noyé leur moyen de transport dans la plage de Cala s´Almunia, les huit occupants devaient, par la suite, trouver refuge dans un verger d´où ils ne sortaient que la nuit.
Ils se nourrissaient sur place des fruits secs de cette propriété privée avant d´être finalement repérés par des habitants qui ont aussitôt alerté les gardes-côtes de la gendarmerie de leur présence dans cette zone agricole. La population de Palma est connue pour collaborer activement avec la police locale contre l´immigration clandestine.
Expulsion immédiate
Le délégué du gouvernement a déclaré à la presse locale qui a fait de l´événement son sujet de une que ce groupe de harraga a été remis immédiatement aux mains de la police nationale pour les formalités d´usage en vue de leur rapatriement vers leur pays d´origine.
Le souci majeur des enquêteurs est, pour le moment, de mettre la main sur le ou les patrons de la patera. Ils utilisent, à cette fin, des mouchards parmi les passagers, pour identifier les éventuels organisateurs de cette traversée. Ces derniers seront alors poursuivis par la justice pour trafic de personnes, un délit qui les expose à de sévères peines de prison.
L´Espagne a dû amender, il y a trois ans, son code pénal pour durcir les sanctions contre les maffias spécialisées dans l´immigration clandestine. Un certain nombre de ressortissants algériens purgent leurs peines à Palma pour ce genre de délit.
Par Hamid A.
