Ayant salué le «volontarisme» algérien, le ministre «françalgérien» du Redressement productif, Arnaud Montebourg, en visite à Alger, a émis le voeu d’aller encore plus loin dans le développement de partenariats industriels et technologiques avec l’Algérie.
Une double rencontre a été programmée hier. Si avec Rahmani le dossier Renault a été balayé d’un coup de «ça avance !», sa rencontre avec Benhamadi s’est révélée beaucoup plus claire. Cap sur la téléphonie mobile en Algérie.
La France serait-elle intéressée par l’ouverture de l’appel d’offres pour une licence de la 3G annoncée il y a quelques semaines par le gouvernement Ouyahia ? Le ministre français du redressement productif Arnaud Montebourg a indiqué hier à Alger avoir évoqué avec le ministre algérien de la Poste et des NTIC Moussa Benhamadi, «des chantiers concrets» dans lesquels les deux pays «pourraient prospérer», citant notamment la téléphonie mobile, la modernisation postale et l’investissement dans la fibre optique.
Dans une déclaration à la presse à l’issue de ses entretiens avec M. Benhamadi qui l’a reçu au siège de son ministère, M. Montebourg a d’abord précisé que son voyage en Algérie est «une visite préparatoire de la visite du président de la République François Hollande en Algérie», programmée pour le début du mois prochain.
«Nous imaginons une nouvelle ère entre nos deux pays, et dans cet imaginaire nouveau, nous voyons à quel point les alliances industrielles gagnant-gagnant pour le nord et le sud de la Méditerranée peuvent nous permettre, à la fois à l’Algérie de se réindustrialiser comme à la France de retrouver un développement industriel et productif», a dit le ministre français, citant les problèmes communs aux deux pays.
«Nous avons les mêmes problèmes en France et en Algérie. Nous avons une trop forte dépendance aux hydrocarbures. Vous (l’Algérie, Ndlr) du côté producteur et nous (La France, Ndlr) du côté consommateur.
Nous avons souffert les uns et les autres de la mondialisation qui nous a malmenés. Nous avons perdu des emplois industriels en France comme en Algérie. Nous avons besoin de nous réindustrialiser sur les technologies pour créer les emplois de demain en France et en Algérie.
Nous avons une jeunesse qui a besoin de trouver un travail, parce qu’elle est nombreuse et qu’elle se cherche un avenir dans nos deux pays. Nous avons des destins qui sont communs et nous pouvons les résoudre ensemble.
C’est le sens de cette nouvelle ère qui s’ouvre dans nos relations et dans notre désir de travailler ensemble», s’est encore étalé M. Montebourg qui se dit être «un enfant de la Françalgérie», rappelant à se propos que sa mère «s’appelle Leila et est née à Oran» et que son grand père, issu de la région de Mascara, était un «combattant contre la décolonisation».
Abordant le contenu de ses entretiens avec M. Benhamadi, Arnaud Montebourg a affirmé que les deux délégations ont «évoqué un certain nombre de chantiers concrets dans lesquels ont pourrait prospérer», citant «la téléphonie mobile, la modernisation postale, et l’investissement dans la fibre optique».
Il a précisé avoir «salué le volontarisme du gouvernement algérien à procéder dans ces chantiers». «Nous avons exactement les mêmes chantiers en France. Pourquoi ne pas nous associer pour réussir ensemble ?», a-til conclu.
Ayant pris la parole avant son invité, M. Benhamadi a indiqué de son côté avoir évoqué avec M. Montebourg certains sujets qui intéressent les deux parties comme la Poste, les ressources humaines, les télécommunications et le transfert technologique. «Les deux pays ambitionnent d’aboutir à la mise en oeuvre d’un cadre de coopération entre les deux pays, en particulier entre les opérateurs activant dans le domaine des TIC», a précisé M. Benhamadi.
A. Mouhou