Le représentant de Hollande mise sur un partenariat plus large et des “investissements croisés” entre les deux pays dont les économies présentent, estime-t-il, des “similitudes”.
Si, à “droite”, la classe politique française représentée par… le bras d’honneur de l’ex-ministre français de la Défense, Gérard Longuet, est bien (re)partie pour provoquer, une fois de trop, la polémique sur la relation algéro-française, à “gauche”, le gouvernement français, lui, compte, au contraire, “ouvrir une nouvelle page” sur la relation entre les deux pays. C’est, du moins, le message qu’a voulu faire passer, hier, Arnaud Montebourg, ministre français du Redressement productif, dont la venue à Alger a pour objectif de baliser le terrain à l’imminente visite du président François Hollande. Au cours d’une conférence de presse conjointement animée avec Chérif Rahmani, ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion, dans l’après-midi d’hier à l’hôtel El-Aurassi, M. Montebourg, tout comme son hôte d’ailleurs, a tenu un discours positif, voire très ambitieux quant à l’avenir de coopération, notamment économique, entre les deux pays. Selon lui, les gouvernements de la France et de l’Algérie s’attellent à mettre en œuvre un programme économique “complémentaire” et dans un esprit de “partenariat gagnant-gagnant dans l’objectif de permettre un rebondissement des économies des deux pays”.
“Je crois que le président Hollande l’avait déjà bien exprimé à travers sa lettre transmise, en juillet dernier, au président Bouteflika, et qui a parlé clairement de l’attachement de l’État français à ouvrir une nouvelle page dans sa relation avec l’Algérie”, a de prime abord rappelé M. Montebourg avant de mettre en avant la volonté du gouvernement, qu’il représente économiquement surtout, d’aller vers “une alliance (ou des alliances) industrielle avec l’Algérie, car ensemble, nous pouvons reconquérir des parts de marché perdues (…). Si nous ne sauvegardons pas nos industries et les postes d’emploi qui y sont créés, d’autres vont les récupérer.” À ce titre, il n’a pas manqué de rebondir sur le fameux projet du constructeur automobile français, Renault. “Le projet d’installation de Renault en Algérie est actuellement débattu au plus haut niveau et il avance bien. Nous sommes très confiants quant à son aboutissement”, a-t-il déclaré.
Le représentant de Hollande mise néanmoins sur un partenariat plus large et des “investissements croisés” entre les deux pays, dit-il, soulignant la “similitude” des industries reposant sur les hydrocarbures. “Nous avons des problèmes similaires. L’économie algérienne tout comme celle de la France reposent, l’une en tant que productrice et l’autre en tant que consommatrice, sur les hydrocarbures (…).” D’où, insiste-t-il encore, la nécessité d’aller vers des coalitions industrielles. M. Montebourg n’y va pas sans dire que “beaucoup d’entreprises françaises ont compris le désir de l’Algérie (…).”
“Libérer” les investissements
Ce “désir” a été d’ailleurs confirmé, à cette occasion, par Chérif Rahmani qui a mis en avant la volonté de “diversifier notre économie”, mais aussi et surtout d’aller vers “le renouvellement de certaines filiales industrielles historiques”. Chose, a-t-il soutenu, qui aura “besoin d’une gouvernance et d’un savoir-faire”. Et cela, enchaîne-t-il, ne peut se réaliser sans une “démarche complémentaire entre l’Algérie et la France à même de permettre le repositionnement stratégique de nos deux économies”. D’où, a ajouté le ministre de l’Industrie, la nécessité de “rendre irréversible le partenariat entre les deux pays”. Aux fins de permettre une meilleure diversification de l’économie nationale qui ne peut l’être sans des investissements plus larges (les IDE), le ministre a laissé entendre que le gouvernement s’attelle à revoir la stratégie économique. Pour ce faire, M. Rahmani a révélé que “le gouvernement se réunira bientôt dans l’objectif d’aider librement l’investissement”. Cela étant, la politique de “réindustrialisation”, a-t-il reconnu, exige davantage “de mesures d’accompagnement”.
F A