«Nous avons les mêmes problèmes en France et en Algérie. Nous avons une trop forte dépendance des hydrocarbures», alors «pourquoi ne pas nous associer pour réussir chez nous comme ici» ? C’est dans cet esprit qu’Arnaud Montebourg, ministre français du Redressement productif, s’est déplacé à Alger afin de séduire le marché algérien à travers la relance des investissements français en Algérie.
Dans une brève déclaration, à l’issue de son entretien avec Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, Arnaud Montebourg, arrivé à Alger quelques heures plus tôt, a plaidé hier pour des
«alliances industrielles gagnant-gagnant» entre l’Algérie et la France. A ce sujet, Arnaud Montebourg indiquera avoir identifié avec son homologue algérien certains «chantiers concrets et constructifs» à travers lesquels l’Algérie et la France peuvent coopérer notamment ceux ayant trait à la téléphonie mobile, la modernisation postale et l’investissement dans la fibre optique. A ce propos, il saluera «le volontarisme du gouvernement algérien à procéder dans ces chantiers». Ainsi, défendant ce que Mme Bricq avait appelé, lors de sa visite à Alger en septembre dernier, la co-localisation pour relancer les investissements français à l’extérieur, notamment en Algérie, Montebourg dira :
«Nous avons exactement les mêmes chantiers en France, qu’en Algérie, pourquoi ne pas nous associer pour réussir chez nous comme ici» ?
En outre, estimant qu’«une nouvelle ère» s’ouvrait «dans nos relations et dans notre désir de travailler ensemble», il précisera que sa visite à Alger, qui pour lui est aussi «un voyage affectif que politique», s’inscrivait dans «le sens de ce voyage préparatoire à celui du président François Hollande», le ministre français du Redressement productif affirmera que «nous avons des destins qui nous sont communs, et pourrons les résoudre ensemble». Et de poursuivre que «nous avons les mêmes problèmes en France et en Algérie. Nous avons une trop forte dépendance des hydrocarbures. Vous du côté producteur, et nous du côté consommateur. Nous avons souffert les uns et les autres de la mondialisation qui nous a malmenés, nous avons perdu des emplois industriels en France comme en Algérie». Aussi dira-t-il, «nous avons besoin de nous réindustrialiser pour créer des emplois. En France et en Algérie, nous avons des jeunesses qui ont besoin de trouver du travail et qui se cherche un avenir en France et en Algérie». Poursuivant dans cette optique, Arnaud Montebourg, tout en soulignant qu’il est «un enfant de la France-Algérie» de par ses origines maternelles qui «ont été combattants de la décolonisation» et qui «sont encore aujourd’hui très attachés à ce pays (l’Algérie) que nous aimons», affirmera que «le moment est venu de se porter vers l’avenir», d’autant que «les mélanges entre nos deux pays sont pour l’éternité».
Et comme pour se décharger du poids de l’histoire et la mémoire commun entre les deux pays, il dira que «80% des Algériens et 65% des Français n’étaient pas nés en 1962, moi-même je suis né après les accords d’Evian. Nous avons une responsabilité vis-à-vis de nos jeunesses respectives de préparer l’industrie de demain au nord et sud de la Méditerranée pour l’ensemble des pays du Maghreb, mais aussi pour l’Europe qui a beaucoup souffert dans la mondialisation déloyale qui a fait beaucoup de dégâts ces dernières années». De son côté, Moussa Benhamadi indiquera que «des discussions préliminaires» ont porté sur des différents dossiers du secteur, tels que celui du développement des ressources humaines, les télécommunications, le transfert de technologie et des postes afin de parvenir à met-tre en place «un cadre pour asseoir une coopération entre les deux parties dans le domaine de la poste, des technologies de l’information et de la communication. Aussi, des discussions ont été engagées pour la réalisation d’une banque postale algérienne».
Par Lynda Naili Bourebrab
Le projet de l’usine Renault en Algérie avance «très bien»
Le projet d’une usine de fabrication de voitures en Algérie par le constructeur automobile français Renault «avance très bien», a affirmé dimanche à Alger le ministre français du Redressement productif, Arnaud Montebourg. Le ministre français, en visite d’une journée en Algérie, s’exprimait lors d’un point de presse à l’issue de ses entretiens avec les ministres de l’Industrie, Chérif Rahmani, et de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi. Un accord-cadre pour la réalisation d’une usine Renault en Algérie a été signé le 25 mai dernier après 15 mois de négociations continues, alors qu’une joint-venture entre le constructeur français et le partenaire algérien devait être mise sur pied. L’accord table sur la production de 75 000 voitures par an, avant d’atteindre progressivement 150 000 unités, dont une partie sera destinée à l’exportation.