L’Association argentine de football (AFA) a obtenu dimanche la démission du sélectionneur Jorge Sampaoli et doit désormais lui trouver un successeur pour construire et conduire l’Albiceleste vers la Copa América 2019 et le Mondial-2022.
Sampaoli était devenu indésirable en raison de la mauvaise prestation de l’équipe de Lionel Messi au Mondial, 2e de son groupe et éliminée dès les huitièmes de finale après avoir atteint la finale en 2014. Les relations de Sampaoli avec les joueurs étaient en outre tendues.
Départ forcé de Sampaoli
Le soir de la défaite contre la France, Sampaoli avait dit son intention de rester à son poste, alors que la majorité des Argentins réclamaient son départ. Il ne s’est pas exprimé depuis. C’est un communiqué de l’AFA qui a annoncé un accord, après deux semaines de négociations entre la fédération et l’entraîneur, alors que le monde du football avait les yeux braqués sur Moscou et la finale du Mondial. D’après la presse argentine, il touchera une indemnisation de 2 millions de dollars (1,7 million d’euros), au lieu des 8 à 20 millions prévus en cas de rupture anticipée de son contrat. Sampaoli avait quitté Séville en juin 2017 pour un contrat de 5 ans avec la sélection argentine. En rupture avec les joueurs et son staff, il avait célébré seul les buts de son équipe contre la France, sans que personne ne s’approche de lui, alors que les autres membres du groupe argentin se congratulaient.
Succession : catalogue de noms
Les plus souvent cités sont Ricardo Gareca, qui a conduit le Pérou à son premier Mondial depuis 36 ans, José Pekerman, à la tête de la Colombie depuis 2010 après avoir dirigé l’Albiceleste (2004-2006), et Matias Almeyda (ex-Lazio, Inter), qui a tout remporté avec le club mexicain des Chivas de Guadalajara après avoir entraîné River Plate. Marcelo Gallardo (River Plate) et Gerardo Martino (Atlanta United, USA) apparaissent aussi. L’AFA avait embauché Sampaoli faute de pouvoir convaincre Diego Simeone (Atlético de Madrid), Mauricio Pochettino (Tottenham) et Marcelo Bielsa (Lille, aujourd’hui à Leeds). Les noms de Simeone et Pochettino circulent, mais les Argentins ne se font plus d’illusions quant à leur venue.
Deux candidats se sont officiellement déclarés, les anciens champions du monde Diego Maradona (1986) et Mario Kempes (1978), mais leurs chances semblent infimes. Maradona a déjà dirigé l’Albiceleste entre 2008 et 2010. Seul étranger, Pep Guardiola est également cité mais il est peu probable qu’il claque la porte de Manchester City, avec qui il vient de gagner le titre de champion d’Angleterre.
Des dirigeants en question
Le président de la fédération argentine Claudio Tapia, premier président élu après le FifaGate et le placement sous tutelle de l’AFA, est lui aussi dans l’œil du cyclone. Il avait débauché Sampaoli du FC Séville et lui avait offert un contrat longue durée. L’échec de Sampaoli est aussi le sien. Il a également été critiqué pour sa gestion de l’organisation du match amical Israël-Argentine, finalement annulé sous la pression d’organisations pro-palestiniennes, ne voulant pas voir Israël utiliser l’image de Lionel Messi à l’occasion d’une rencontre prévue à Jérusalem. D’après un sondage du journal La Nacion après l’élimination argentine, 86% des Argentins souhaitaient la démission de Sampaoli et 87% celle de Claudio Tapia.
Instabilité du poste
Depuis Marcelo Bielsa (1998-2004), l’Argentine a usé huit sélectionneurs, dont trois depuis 2014: José Pekerman (2004-2006), Alfio Basile (2006-2008), Diego Maradona (2008-2010), Sergio Batista (2010-2011), Alejandro Sabella (2011-2014), Gerardo Martino (2014-2016), Edgardo Bauza (2016-2017) et Sampaoli (2017-2018). Durant cette période, aucun sélectionneur n’a atteint la barre des 30 matchs.
Avec Messi
Le prochain sélectionneur pourra probablement compter sur Lionel Messi. Les milieux Javier Mascherano (34 ans) et Lucas Biglia (32 ans) ont annoncé leur retraite internationale mais pas le capitaine argentin, qui aura 35 ans lors du prochain Mondial au Qatar. Sous le coup de la déception après trois finales perdues en 2 ans (Mondial-2014, Copa America 2015 et 2016), Messi avait annoncé en juin 2016 sa retraite, avant de faire machine arrière.