Au moins quatre ministres européens se sont rendus en Algérie ces trois derniers jours. La destination Algérie est, tout compte fait, devenue incontournable pour les capitales occidentales dont les hauts responsables viennent parler politique, investissement et circulation des personnes.
La cadence accélérée des visites, qui ne cesse de s’accentuer ces derniers jours, s’explique au moins par deux facteurs importants. A savoir la crise économique qui secoue le Vieux continent et les développements que connaît le monde arabe, caractérisé par des périodes de transition pour certains, et des conflits armés pour d’autres.
L’Algérie dont les réserves de change sont importantes ne cesse d’attirer les pays industrialisés en quête de marché. Ce qui ne devrait pas passer sans des compromis d’ordre politique. L’Algérie dont la position était constante quant à bien des crises dans la région et est un partenaire important et efficace dans la lutte contre le terrorisme semble devenir une vraie Mecque des délégations diplomatiques de différents pays.
Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague reçu hier par le président Bouteflika, a déclaré à l’issue d’une séance de travail avec son homologue algérien que la priorité de la Grande-Bretagne dans le domaine de coopération sécuritaire avec l’Algérie est d’arriver à une «action effective» pour contrer le terrorisme dans la région du Maghreb.

Ajoutant qu’il reste beaucoup de potentiel à développer entre les industries de la défense des deux pays. Le ministre britannique, lors de sa rencontre avec les responsables algériens, a abordé en priorité, le volet sécuritaire ainsi que les relations régionales. Ce qui illustre l’intérêt que ce pays accorde à la situation qui prévaut en Afrique du nord ainsi qu’en Orient.
Avant-hier, Mourad Medelci s’est entretenu avec le ministre d’Etat et des Affaires étrangères portugais, Paulo Portas. Dans un point de presse animé conjointement M. Portas a souligné que sa visite à Alger est un «signal politique» de la volonté du gouvernement portugais de développer des relations multiformes, sur les plans de la concertation politique, de l’économie, des investissements et de la culture, avec l’Algérie qui joue, a-t-il dit, un rôle très important dans la région.
Ce responsable a indiqué avoir évoqué avec son homologue algérien le renforcement de la coopération dans les domaines de l’énergie, les énergies renouvelables, les transports, la construction, les technologies de l’information et de la communication et l’agriculture. «L’économie algérienne offre de nombreuses opportunités de partenariat pour les entreprises portugaises», a-t-il souligné.
Il est également à ne pas perdre de vue la visite avant-hier, de la secrétaire d’Etat suisse à l’Economie. Cette dernière a fait part de sa conviction que les relations entre les deux pays «peuvent être meilleures en termes économiques et que cela aura le meilleur effet sur l’ensemble des relations bilatérales». La responsable suisse s’est entretenu avec plusieurs ministres et affiché son intérêt pour différents secteurs d’activité.
Mourad Medelci a reçu également le secrétaire d’Etat aux Affaires extérieures et ibéro-américaines du royaume d’Espagne, Juan Antonio Yanêz Barnuevo Garcia.
Les informations qui nous sont parvenues indiquent que la visite du responsable espagnol à Alger, s’inscrit dans le cadre de la poursuite du dialogue et de la concertation politiques entre les deux pays. Ce qui «permettra aux deux parties de passer en revue l’ensemble des volets des relations bilatérales dont la question de la circulation des personnes ainsi que des questions d’actualité régionale et internationale d’intérêt commun». Mais le message que l’on peut tirer de ce ballet diplomatique n’est autre que les pays occidentaux, confrontés à une véritable crise économique, sont en quête d’argent et de repositionnement sur un échiquier politique incertain.
A. F