Rien ne va plus à l’entreprise ArcelorMittal El Hadjar (Annaba). L’entreprise court à la faillite puisque le dépôt de bilan semble imminent. C’est le syndicat qui sonne l’alerte.
De fait, 7.000 travailleurs sont désormais dans la tourmente. Le secrétaire général de l’entreprise ArcelorMittal El Hadjar (Annaba) a, en effet, tiré la sonnette d’alarme en annonçant que les dirigeants de ce géant de la sidérurgie s’apprêtent à déposer le bilan demain dimanche. En somme cette entreprise, qui emploie 7.000 travailleurs, est pratiquement en faillite. Elle n’arrive plus à faire face à certaines de ses obligations. « Le dépôt de bilan est imminent. Le complexe croule sous une dette de 120 millions de dollars », a ainsi indiqué aux medias Smail Kouadria, le secrétaire général du syndicat. Pour se sortir de cette crise financière l’entreprise a engagé des négociations avec la Banque extérieure d’Algérie (BEA) en vue d’obtenir un prêt. Mais les négociations piétinent et n’ont abouti à aucun résultat concret. Pis encore, l’échec semble patent. En effet la BEA n’a pas satisfait la demande de l’entreprise relative à l’obtention d’un crédit de 200 millions de dollars en vue de procéder à la rénovation des équipements, mais aussi de pouvoir rembourser un prêt de 120 millions de dollars. Ne disposant pas de suffisamment de garanties la banque publique a refusé d’octroyer ce prêt. Selon Kouadria, la BEA aurait demandé à ArcelorMittal, en guise de garanties, d’hypothéquer le terrain sur lequel est bâti le complexe industriel. Mais l’entreprise ne peut le faire puisque ce terrain, d’une superficie de 830 hectares, est propriété de l’Etat. Tous les regards sont désormais rivés vers les pouvoirs publics. Le gouvernement va-t-il intervenir pour sauver les 7.000 emplois ? Il faut dire que le gouvernement algérien, par le biais du groupe public Sider, détient 30 % du capital de l’entreprise ArcelorMiltal alors que cette dernière détient 70%. Ce partenariat avec le groupe indien Ispat remonte pour rappel à 2001 où les deux parties ont signé une convention d’investissement et de partenariat pour 10 ans. La réaction des autorités algériennes est venue du ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement. Mohamed Benmeradi s’est ainsi montré rassurant. Dans une déclaration à la Chaîne III de la Radio nationale jeudi, il a en effet estimé que les négociations entre la direction de cette entreprise et la BEA vont dans le bon sens. « Il y a une nette évolution de la position du partenaire qui a fini par offrir des garanties. La banque lui a déjà accordé 5 milliards de dinars, dont 1,5 milliard libérés hier, (mercredi NDLR), sur une demande globale de 13 milliards de
dinars », a affirmé Benmeradi précisant que pour « ce premier prêt, la banque a obtenu comme garantie un nantissement sur les équipements ». Seulement, a souhaité le ministre, l’entreprise doit présenter d’autres garanties pour que la BEA libère les 8 milliards DA restants. Le représentant du gouvernement laisse ainsi clairement entendre que le partenaire indien doit faire l’effort pour présenter de nouvelles garanties et il a même évoqué la nécessité de saisir la maison-mère pour cela. Car pour lui la BEA est « une société commerciale qui agit sur la base de dossiers. Celui d’ArcelorMittal doit offrir un minimum de garanties nécessaires, ce qu’elle peut
faire ». Cela dit, ajoutera encore Benmeradi, « le gouvernement a le devoir de soutenir toutes les activités économiques. Mais nous sommes un partenaire minoritaire dans une activité économique. L’opérateur étranger doit assumer ses responsabilités et nous sommes prêts à l’aider ».
Par : Kamal Hamed