ça chauffe à El Hadjar
A la majorité écrasante, les travailleurs d’ArcelorMittal/ Annaba ont voté à main levée, lors de l’assemblée générale tenue par le bureau syndical du complexe sidérurgique, leur affiliation au Snapap, le syndicat libre et indépendant.
Une décision qui est tombée comme un couperet tant sur la Centrale syndicale Ugta que sur l’Union de wilaya. C’est dire que le fossé creusé par le silence des acteurs concernés par le conflit intersyndical qui dure depuis plus d’un mois ne cesse de prendre des dimensions démesurées au risque de faire basculer le fleuron de l’industrie en Algérie dans une profonde crise. Ainsi, déclarant leur retrait officiel de l’affiliation de l’Union générale des travailleurs algériens (Ugta), les revendications des travailleurs seront de plus en plus imposantes. Dans ce sens, on apprend de source syndicale que « notre alliance au Snapap est pour une année, une période qui nous permet de voir si cette alliance portera ses fruits. Dans le cas contraire, nous nous retirerons et nous organiserons une assemblée générale pour créer un nouveau syndicat que nous appellerons le Syndicat des travailleurs de l’industrie», nous a révélé notre source. Pour l’heure, les sit-in et les rassemblements ont été suspendus et les travailleurs, après avoir scandé le nom de leur porte-parole «Daoud Kechichi, secrétaire général de notre syndicat, et «H’Marnia Tayeb assassin», l’accusant d’être à l’origine de cette situation conflictuelle au sein du complexe.
Rejoignant leurs postes de travail, les employés des différents ateliers de production, se sont excusés auprès des âmes de feu Benhamouda et feu Aïssat Idir, pour avoir failli au serment de continuer le combat sous la joute de l’Ugta, symbole de leur combat. «Nous avons été contraints d’abandonner les rangs de cette humble union qu’est l’Ugta, souillée par des hommes comme H’Marnia et Menadi, qui n’ont d’égard que leurs intérêts personnel et financier», ont crié les travailleurs déçus. Dans une déclaration faite après l’installation du SG du nouveau syndicat et porte-parole des travailleurs de l’entreprise d’ArcelorMittal, Daoud Kechichi a accusé ouvertement l’ex-député et le SG de l’union locale de l’Ugta, de traîtres «la mafia et les traitres veulent brader le complexe depuis les cafés en commanditant la déstabilisation, mais ils n’ont pas le courage d’affronter les travailleurs», a-t-il dit.
S’adressant à Tayeb H’Marnia le retraité, le SG du syndicat libre indépendant de l’usine ArcelorMittal, il lui recommande d’aller retirer sa pension de retraite depuis le bureau de poste et de ne pas attendre les fonds de l’entité, encore moins la sueur des travailleurs. «Ces derniers qu’ils ont tenté par tous les moyens de soudoyer, en fin de semaine, avec de très importantes sommes d’argent. Usant des fonds qu’ils avaient bradés les dernières années du complexe, ils ont demandé à des centaines de travailleurs de casser le nouveau syndicat et de déstabiliser le complexe.
Des tentatives restées vaines de par la vigilance des travailleurs qui ont démasqué les agissements de cette mafia qui n’a aucun lien avec le complexe», a révélé l’homme. «Nous ferons face au plan satanique des magouilleurs. Ils n’ont pas accepté notre refus des entreprises sous-traitantes qu’ils veulent proposer à la direction générale d’ArcelorMittal. C’est pourquoi, ils veulent un syndicat à la portée de leur main», a expliqué le porte-parole des travailleurs. Dans l’enchaînement de son discours, Daoud Kechichi, au nom des travailleurs, a sommé H’Marnia et son équipe de ne pas franchir le portail du complexe au risque de conséquences néfastes, dont il sera, lui seul, responsable. Evoquant la position de la Centrale syndicale, «notre tutelle n’a pas réagi, en dépit de moult rassemblements organisés devant le siège de la direction générale et les dizaines de correspondances pour faire parvenir notre voix. La Centrale syndicale a fait la sourde oreille tout en sachant que la situation va vers le pourrissement», a précisé l’interlocuteur. « Le syndicat libre indépendant est un choix de 5000 travailleurs, et nous refusons toute menace, qui nous parviendrait par voie de documents émanant de l’Ugta», devait rétorquer Kechichi. Appuyé par Khair Eddine Belamri et les autres syndicalistes dans tous ses propos, il a déclaré que le 28 octobre 2013, est une date importante pour eux, puisqu’elle représente l’indépendance des travailleurs du complexe. Un acquis arraché légalement.
Selon les propos des employés du géant de l’acier en Algérie, ils ont agi en fonction des recommandations du ministre de l’Industrie. «Nous n’avons fait que protéger notre entité de la mafia, notamment en cette phase de renationalisation», ont crié les travailleurs rassemblés devant le bureau syndical. Pour l’occasion, les travailleurs d’El Hadjar, n’ont pas omis de remercier vivement le chef de l’Etat et le Premier ministre pour avoir récupéré le complexe à hauteur de 51%. «Nous allons rendre à ce fleuron sa renommée comme il fut au temps de feu Houari Boumediene.» Par ailleurs et tout en étant satisfait de la solidarité des travailleurs, le SG du nouveau syndicat, Daoud Kechichi, a mis en garde contre les agissements de cette mafia qui, pour ses intérêts, est capable de déstabiliser le pays. «Je mets en garde l’état de ces personnes qui selon leurs comportement et agissement aspirent à un printemps arabe en Algérie.
Les alliés des bradeurs des biens de l’Etat ont tenté de convaincre tous les travailleurs d’investir la rue, sous prétexte de revendiquer, mais en réalité, ils veulent déclencher la déstabilisation de l’Etat depuis Annaba, connue pour ses éléments perturbateurs, alliés surtout de la mafia industrielle à Annaba», a crié Kechichi, qui a assuré que d’autres entreprises nationales seront confrontées aux mêmes agissements de cette mafia.