ArcelorMittal Annaba,Nouvelle répartition des actions du complexe

ArcelorMittal Annaba,Nouvelle répartition des actions du complexe
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La «renationalisation» du complexe sidérurgique d’ArcelorMittal Annaba sera incessamment étudiée par le Comité des participations de l’Etat, à l’effet d’une redynamisation de la production.

Une feuille de route vient d’être arrêtée par le groupe de négociation, ministère de l’Industrie-Sider-ArcelorMittal, en vue d’une renationalisation du complexe ArcelorMittal, a-t-on appris, hier par la voix du député Smaïn Kouadria, membre permanent de la commission des affaires économiques. Le dossier est inscrit pour approbation au niveau du CPE, devait ajouter la même source. Cet élément capital dans la stratégie sidérurgique en Algérie s’inscrit dans la perspective des besoins croissants d’acier en Algérie, soit 5 millions de tonnes en 2020 et 8 millions de tonnes en 2030. ArcelorMittal et Sider ont convenu, conjointement, une meilleure feuille de route afin de pérenniser et développer l’activité du complexe sidérurgique d’El Hadjar. Ce qui n’était, il y a quelques mois, qu’une simple rumeur, est aujourd’hui devenue une réalité.

En effet, le partenaire étranger a décidé de céder une partie de ses actions, permettant ainsi la reprise de l’usine par l’Etat algérien en inversant la règle 51/49% du capital de l’usine en faveur de l’Algérie. La gestion du complexe sidérurgique sera soumise à un nouveau schéma de gestion des parts. La répartition qui sera donc de 51% des parts pour l’Etat algérien, à hauteur de 46% par le groupe Sider et 5% par le FNI (Fonds national d’investissement). Ainsi, ArcelorMittal/ groupe n’aura que 49% des actions de ce partenariat, qui depuis n’a pas été positif tant pour le complexe, les travailleurs, encore moins pour l’économie nationale. L’inévitable conséquence est donc pour une révision du processus de partenariat, aboutissant à cette feuille de route portant sur une politique de développement industriel du pays, notamment pour couvrir les besoins domestiques, aujourd’hui 80% des besoins en acier.

Aussi, assurer une balance devises positive, créer des emplois qualifiés et durables, mais surtout donner lieu à un investissement productif dans un secteur tant névralgique que stratégique, qu’est l’acier. Notons que l’Algérie a, en 2012, importé pour 10 milliards de dollars de produits sidérurgiques. C’est dire que durant les dernières années, la situation industrielle et financière de la société ArcelorMittal Annaba, s’est fortement dégradée de par le vieillissement des installations industrielles, conséquence des capacités de production limitées.

LG Algérie

Dans le même sillage, la feuille de route prend aussi en considération la dégradation du climat social suite aux conflits socioprofessionnels dont le non-respect de la législation de travail et les conditions de vie et de travail, entre autres facteurs occasionnant des perturbations continues de la production. Il est mis aussi en relief, dans la feuille de route, le manque d’investissement et apport technologique adéquats. Une réalité aggravée par la fermeture des sites de production (cokerie, unité fer blanc, tuberie,…).

Une situation affectant le chiffre d’affaires dont l’exercice 2012 a enregistré une perte de 45 millions de dollars. Sans pour autant oublier la crise européenne de l’acier sévère (capacité installée à 300 millions de tonnes d’acier pour une demande de 190 millions de tonnes d’acier) qui a provoqué un effondrement des prix de vente de l’acier (- 50% depuis 2009) et qui reste une tendance durable pour les cinq prochaines années.

De ce fait, la performance 2012 d’ArcelorMittal Annaba représente une perte de 33 millions de dollars et des perspectives limitées en termes de redressement durable. Ainsi, la révision de la répartition des parts permettra la relance et la redynamisation de sa production, selon ladite feuille de route. Pour ce faire, le groupe Sider devra injecter 100 millions de dollars, dans le capital de l’usine et ArcelorMittal, 56 millions de dollars. Ce capital financier devra booster le capital de l’usine qui passera de 150 millions de dollars à 350 millions de dollars.