ArcelorMittal Annaba Les sidérurgistes revendiquent la renationalisation d’une « concession pour la durée de 99 ans »

ArcelorMittal Annaba Les sidérurgistes revendiquent la renationalisation d’une « concession pour la durée de 99 ans »
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Plus de 3000 sidérurgistes du complexe d’El-Hadjar se sont regroupé jeudi  en assemblée générale suite à l’appel leur « syndicat », dont le mandat est arrivé à terme en août dernier.

Ce qui ressort de ce gigantesque rendez-vous tenu à même devant le siège de la direction générale d’ArcelorMittal Annaba, les travailleurs, chauffés à blanc par leurs représentants syndicaux ont réclamé trois principales demandes : l’application immédiate des accords approuvés en 2011 entre la direction générale d’AMA et le conseil syndical dirigé à l’époque par Smain Kouadria.

Suivra ensuite le renouvellement des sections syndicales et la renationalisation du complexe sidérurgique d’El-Hadjar. Il faut signaler que plusieurs points contenus dans la plateforme de revendication de 2011 approuvés par AMA, sous la direction de Vincent Legouic, n’ont pas été satisfaites sous la gestion de Joe Kazadi, actuel directeur général d’AMA. Ces revendications portent sur la revalorisation des grilles de salaires, les indemnités et les primes, l’organigramme et le dossier emploi.

Concernant le renouvellement du conseil syndical prévu pour le 24 février selon l’union locale de Sidi Amar chapeauté par Aissa Menadi, sans poste de travail et sans plus aucun lien pour le moment avec l’entreprise (sa réintégration n’étant pas encore effective), candidat malheureux lors des dernières législatives, et qui décidé par un coup de tête de Tayeb H’marnia, secrétaire général de l’union de wilaya UGTA, lui-même sans poste de travail, les travailleurs ont décidé à l’unanimité son prolongement après la mise en application par AMA des revendications des travailleurs, mais qui sera contrôlé directement par la Centrale syndicale.

Il faut signaler que Smain Kouadria, ancien secrétaire général du syndicat d’entreprise d’AMA, a été avant-hier aux cotés des travailleurs pour les soutenir en sa qualité de député. Le dernier point a concerné la renationalisation du complexe sidérurgique. D’une même voix, les travailleurs ont scandé : « El-Hadjar lil Doula ». Prolifiques, les syndicalistes  n’ont pas caché leur amertume et déception : « la situation qui prévaut actuellement au complexe sidérurgique est inqualifiable par rapport à l’époque du groupe Sider, Ispat ayant promis en 2001 d’augmenter la production de l’acier jusqu’à hauteur de 2 millions de tonnes après 5 ans (…), aujourd’hui, après plus de 12 ans, AMA n’arrive même pas à produire plus de 800 tonnes d’acier liquide par an ».

LG Algérie

Quel investissement a apporté  ArcelorMittal groupe pour le complexe sidérurgique d’El-Hadjar ? Rien. Selon les syndicalistes, les mêmes installations industrielles du temps du groupe de Sider sont les mêmes. Concernant la renationalisation du complexe sidérurgique d’El-Hadjar, il faut mentionner une déclaration inédite, jamais parue dans la presse nationale. Lors d’une visite à l’usine d’El-Hadjar, le directeur général de la division LCE « produits longs Europe », Arnaud Poupart-Lafarge, en date du 7 février dernier avait fait une importante remarque à  la presse concernant la cession du complexe sidérurgique à Ispat. En voici la teneur :

« le contrat signé en 2001 par le gouvernement algérien et ArcelorMittal (anciennement Ispat, ndlr) n’est pas une simple feuille de papier dont les dispositions  peuvent être transformées au gré de l’humeur  de l’une ou de l’autre des parties. Sous forme de concession à hauteur de 70 % des actifs, ce contrat permet au groupe leader mondial de l’acier de gérer comme il l’entend et durant 99 ans toutes les unités anciennement propriétés des entreprises du groupe sidérurgique algérien Sider ».

Amar Saifi