La commission chargée de superviser le plan d’investissement accuse un ex-responsable du groupe Sider de malversation et corruption.
Il s’agirait, selon les propos du secrétaire générale du syndicat de l’entreprise ArcelorMittal, Daoud Kechichi, de l’ex-directeur général du groupe Sider. Dans une communication téléphonique avec le SG d’ArcelorMittal, «cet ex-responsable serait impliqué dans des marchés douteux et agissements frauduleux avec des entrepreneurs qui avaient bénéficié des avantages, au détriment de l’intérêt des travailleurs de l’entreprise».
Une situation qui, selon les membres de la commission en charge du suivi du plan d’investissement, mérite d’être mise à nu. Ainsi et dans un communiqué dont nous détenons une copie, les membres de cette commission demandent à la direction générale du complexe sidérurgique de prendre toutes ses responsabilités et, par conséquent, l’ouverture d’une enquête par les instances judicaires.
Pour cette étape et selon une source proche de l’affaire, les dossiers en rapport avec lesdites accusations seront incessamment remis aux services sécuritaires et à la presse. Rappelons que le syndicat de l’entreprise d’Arcelor, a moult fois évoqué ces malversations et corruptions dans plusieurs points de presse.
Aux termes du communiqué, il est fait état de 87 milliards de centimes, montant de la location de transport du personnel pour une durée de trois ans.Une transaction qui a occasionné des pertes considérables pour l’entreprise, notamment avec la hausse du prix de la location à hauteur de 20%. Dans le même sillage, les signataires de la requête adressée au nouveau DG du complexe sidérurgique, lui demandent d’engager une enquête sur un marché accompli par des parties influentes dans l’administration d’ArcelorMittal.
Ces parties usant de leur influence ont contracté avec un investisseur un marché non-conforme à la législation en vigueur. Ce marché porte sur le transport pendant trois années de 90 tonnes de fonte, destinées à la construction depuis le complexe d’El Hadjar en direction du dépôt de Réghaïa.
Selon les termes de l’accusation, cette transaction serait fictive. Une expertise effectuée par la direction du complexe, comme indiqué dans le communiqué, aurait abouti à une différence de chargement évaluée à 125 tonnes de manque, occasionnant des centaines de milliards de pertes pour l’entité. D’autres agissements mafieux auraient fait saigner le complexe et sont portés sur le document dont l’achat de matériel en ferraille au montant de 17 milliards de centimes, un broyeur de fonte en l’occurrence, ainsi que la location de ce type même de matériel, en usant de dépassements et méthodes illégales.
Selon les précisions apportées dans le communiqué, la direction d’ArcelorMittal, a lancé un appel d’offres pour la location de cette machine, la direction a reçu une offre d’une entreprise qui vendait ce type de matériel au montant de 6 millions de centimes.
Le marché, selon une source interne à la direction contactée par nos soins, n’a pas eu lieu et les responsables au sein de la direction auraient émis des réserves, puis refusé en bloc l’offre.
Notre source a fait savoir que des personnes influentes à l’intérieur de l’administration auraient déjà préparé une transaction de location d’une machine vieille de 11 ans, pour un montant de 11 milliards de centimes. Le communiqué fait aussi état de la disparition de trois camions chargés de 75 tonnes de fonte destinées à l’exportation.
Ce chargement aurait été orienté vers une destination inconnue, entre autres dépassements et agissements mafieux au sein de cette entité économique. Les membres de la commission interpellent le premier responsable de la direction générale du complexe sidérurgique d’El Hadjar, d’agir en bon partenaire en introduisant tous les dossiers du pourrissement et malversations qui caractérisent le complexe par devant les instances concernées, les services de sécurité et la justice, notamment.
L’intervention rapide de l’administration se fait de plus en plus impérative, aux termes de la cadence des agissements des éléments mafieux qui agissant au profit de leurs intérêts personnels et veulent imposer leur diktat et leur monopole sur le marché national de l’acier. La course vers les intérêts semble passer à la quatrième vitesse, notamment avec le lancement, voire même la concrétisation du plan d’investissement global.
Un projet aux retombées positives dont la réhabilitation des unités de production, dont le HF 1 et 2, la cokerie et l’aciérie à oxygène entre autres unités.
Ces dernières contribueront dans l’augmentation de la production à hauteur de 2 tonnes d’acier à l’horizon 2016. Une situation qui mettrait à mal la mafia de l’acier et compromettrait aussi ses intérêts avec la fermeture des points d’achat et de vente.
De ce fait, la mafia industrielle tente d’éviter le coup de grâce en optant pour la déstabilisation du complexe qui connait depuis quelques mois une stabilité et une augmentation de production bien distinguée. Ces barons de l’acier sont bien connus, à leur tête un ex- directeur au sein du groupe Sider.
Un élément que la commission en charge de superviser le plan d’investissement global accuse vivement et demande une intervention en référé des acteurs, dont la tutelle et les services judiciaires, pour mettre fin à ce bradage des biens du peuple.