Le partenaire a accepté de fournir les garanties à la BEA, en débloquant les fonds existant à la banque de Société Générale
Craignant la perte du complexe en cas de récupération par l’Etat, le partenaire indien décide de remettre une caution bancaire pour satisfaire les garanties exigées par la BEA.
Les récentes assurances des pouvoirs publics, à travers la déclaration du chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, ne pouvaient avoir d’autres explications que la prédisposition de l’Etat à récupérer le complexe, à défaut du dénouement du conflit entre ArcelorMittal et la BEA, au sujet de la garantie supplémentaire, pour débloquer les fonds nécessaires au lancement du plan d’investissement global.
Cette déclaration, qui, notons-le, formulait le souhait des métallurgistes d’El Hadjar, a poussé le numéro un de l’acier dans le monde, à sortir non seulement de sa torpeur mais surtout, à mettre la main à la poche.
Finalement la déclaration de cessation de paiement n’était qu’un coup de bluff à l’indienne.
Cette démarche est intervenue au moment où le bras de fer entre la direction d’ArcelorMittal et la BEA, autour de la garantie, a atteint ses limites, mettant le partenaire indien Lakshmi, en l’occurrence, dans une situation qui n’a de sacrifice que le désaveu du responsable de la filiale de son groupe ArcelorMittal /Annaba, Vincent le Gouic. Effectivement, le géant de l’acier a, à travers un communiqué, rendu public avant-hier, lundi, désavoué les dirigeants de sa filiale algérienne.
Un véritable coup de théâtre pour ce partenaire, qui fait preuve de dénégation après sa déclaration de cessation de paiement en Algérie.
Rappelons que lors d’un entretien avec les syndicalistes de l’entreprise ArcelorMittal, nous avons tenté d’entrer en contact avec le P-DG, mais nous fumes informés par le SG du syndicat du déplacement de tout le staff de l’administration au tribunal d’El Hadjar pour le dépôt de la demande de la cessation de paiement. Autre coup de théâtre, celui de l’administration de l’entreprise cette fois en publiant un communiqué de presse ce même lundi, dans lequel elle dément toute cessation de paiement ou dépôt de bilan. Concluant dans les deux communiqués «qu’une solution prochaine sera trouvée aux négociations en cours».
En outre, dans une communication téléphonique avec le secrétaire général du syndicat des travailleurs du complexe sidérurgique d’El Hadjar, la réaction des employés après le communiqué de la direction mère, est qu’il s’agit là d’une bonne bouffée d’oxygène. «L’annonce du démenti du document émanant de la centrale à Paris, a rétabli l’assurance des travailleurs…», expliqua notre interlocuteur, ajoutant que le partenaire indien s’est engagé à donner les garanties nécessaires à l’institution financière…
Le partenaire a accepté de fournir les garanties à la BEA, en débloquant les fonds existants à la banque de Société Générale, et les a injectés dans le compte de la Banque extérieure d’Algérie…» Cette démarche permettra la libération des fonds pour le lancement du projet d’investissement global.
A cet effet, et selon une source proche du dossier, des démarches et des rendez-vous seront pris cette semaine avec la Banque extérieure d’Algérie pour mettre en pratique la décision prise par le partenaire indien, détenteur des 70% des actions du complexe. La même source a fait savoir que les pouvoirs publics, le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, entre autres, ont été informés de l’évolution positive du conflit, suite à la volonté du groupe indien de maintenir sa présence en Algérie et préserver les postes des 7200 employés.
Pour rappel, à l’origine de ce bras de fer, entre la direction d’ArcelorMittal et la BEA, l’exigence de cette dernière de l’hypothèque du terrain sur lequel est bâti le complexe d’El Hadjar ou la garantie du groupe avant d’accorder un prêt à la filiale algérienne de la firme indienne estimé à 14 milliards de dinars (200 millions de dollars)