Le groupe ArcelorMittal a sollicité tout récemment l’entreprise nationale des hydrocarbures Sonatrach pour une participation au capital social de sa filiale ArcelorMittal Pipes and Tubes Algeria (AMPTA), spécialisée dans la production de tubes sans soudure (TSS) destinés aux pipes, conduites de gaz et pouvant également servir dans l’hydraulique.
Créée en 1976 sous la direction du groupe Sider, la TSS a été cédée en 2007 dans le cadre du partenariat avec l’indien Mittal, qui avait acquis en 2001 70% des actifs du complexe sidérurgique d’El-Hadjar.
Cette tuberie a produit, depuis, des tubes produits sur commande de la Sonatrach et Sonelgaz, ses deux principaux clients. Entre-temps, un problème de qualité avait surgi en 2010 entraînant la résiliation de tous les contrats de fourniture de la Sonatrach qui, par la suite, a exigé d’AMPTA une API. Depuis, la tuberie sans soudure est sans plan de charge avec près de 400 travailleurs au chômage technique et une masse salariale totalement prise en charge par la direction générale d’ArcelorMittal Annaba. Cette information, confirmée par un cadre d’AMPTA, a fait le tour des ateliers du complexe sidérurgique d’El-Hadjar dans l’enceinte duquel est implantée la filière AMPTA. Son capital social est détenu à hauteur de 70% par le groupe sidérurgique dont le siège est au Luxembourg et le reste, soit 30%, par le groupe des entreprises sidérurgiques algériennes (Sider). Du côté du syndicat, l’on se félicite déjà de cette opportunité qui permettrait à Sonatrach de devenir son propre producteur afin de répondre à ses besoins en tubes.
C’est du reste le contenu de la déclaration faite par le secrétaire général par intérim du conseil syndical d’ArcelorMittal Annaba, Mourad Daifallah : «La cession de la tuberie au profit de Sonatrach serait une bonne chose pour l’Algérie. En ce sens qu’elle permettra à Sonatrach de ne plus importer de tubes pour satisfaire ses besoins, de veiller aussi à la qualité de la production et de rassurer les 360 salariés quant à leur avenir avec également des opportunités de création de nouveaux emplois directs et indirects.» De leur côté, les travailleurs concernés ont appris avec beaucoup d’optimisme cette nouvelle. Elle intervient, par ailleurs, à un moment où le conseil syndical d’ArcelorMittal se prépare au renouvellement de ses membres. Une opération à l’origine de la mésentente entre les représentants de la direction et leurs partenaires sociaux quant au découpage des cellules électorales que l’employeur veut réduire. Finalement, tout est rentré dans l’ordre et les deux parties ont réussi à trouver un terrain d’entente et aplanir ainsi leur différend. Un accord sur le nombre des délégués a été conclu en ce début de semaine, a-t-on appris de source syndicale.
A. Bouacha