Ça chauffe pour les sidérurgiques
A défaut de refinancement de l’entreprise en extrême urgence par la BEA, comme convenu, les conséquences seront très graves.
L’entreprise ArcellorMittal Annaba, dont la maison mère a fermé plusieurs de ses sites en Europe, rencontre «des difficultés énormes pour l’écoulement de sa production (tube et pipes)», déplore le syndicat dans une lettre adressée au ministère de l’Energie et des Mines. Malgré les besoins en la matière de l’activité pétrolière, le marché profite à l’importation au détriment de la production nationale dont la préférence nationale a été pourtant consacrée par la dernière tripartite, regrette-t-il. L’absence d’un plan de charge conséquent risque d’aboutir à des plans sociaux ou des licenciements massifs des travailleurs. Par conséquent, peut-on lire sur la requête du syndicat affilié à l’Ugta, que «les 7000 travailleurs risquent de grossir les rangs des chômeurs, une perspective qui sera une catastrophe pour la région». Il serait plus juste, souligne-t-on de limiter le recours systématique et exclusif à des appels d’offres internationaux, et ce en favorisant plutôt, indique-t-on «l’application des mesures arrêtées par le gouvernement à travers la circulaire n°62 du 22 décembre 2008 ayant pour objectif la réduction des importations et la promotion de la production nationale». La volonté politique affichée par les pouvoirs publics, à travers le renouvellement de contrat de partenariat en mars dernier ne suffit pas puisque les termes de l’accord «tardent à être concrétisés sur le terrain alors que l’année tire à sa fin», estime le syndicat de l’entreprise.
Le financement en relais court terme arrive à échéance et «le risque de défaut de paiement devient évident», fait-il savoir. En soulignant qu’«à défaut de refinancement de l’entreprise en extrême urgence par la BEA comme convenu, les conséquences seront très graves sur le plan social et il y va de la survie de toute une région». «Si cette situation perdure et si les pouvoirs publics tergiversent encore dans la prise de décision ce seront toujours les travailleurs qui paieront les pots cassés», préviennent-ils dans une lettre adressée au patron de la Centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd. A l’effet de poursuivre ses activités et la concrétisation de son plan de développement, cette entreprise compte sur les financements locaux. Si ces conditions sont réunies ArcelorMittal Annaba s’engage, dans un avenir proche, à la réhabilitation des hauts fourneaux, des structures agglomérations, cokerie et à augmenter la capacité de production à 1,4 million de tonnes et même la porter à 2,5 millions de tonnes en deuxième phase, des actions qui se solderont par la création de 1000 emplois supplémentaires et la réduction des importations.