Le groupe indien Arcelor Mittal, leader mondial de la sidérurgie, qui détient actuellement 70 % des actions du complexe d’El Hadjard’Annaba (600Km à l’Est d’Alger) contre 30% pour l’Etat algérien, via l’entreprise publique Sider, a confirmé mercredi ses négociations avec le gouvernement algérien.
« Arcelor Mittal et le ministre algérien de l’industrie se sont réunis pour discuter de la finalisation de la convention d’investissement qui définit la stratégie pour augmenter la production d’acier à Annaba » indique un communiqué de la direction du groupe.« Les deux parties ont exprimé leur volonté de parvenir à un accord définitif dans les prochaines semaines et d’ici là, les représentants des deux parties continueront à se réunir », ajoute le communiqué qui fait part également de l’engagement de Arcelor Mittal »à rester en Algérie et de contribuer à l’évolution future du site d’Annaba.
Cependant le leader mondial de la sidérurgie apporte indirectement un démenti aux informations parues en cours de semaine dans la presse algérienne, selon lesquelles l’Etat algérien reprendrait la contrôle de la majorité du capital du complexe sidérurgique.« Arcelor Mittal n’a aucun plan pour céder sa participation de son site d’Annaba à ce jour, ceci n’a jamais été discuté avec les représentants du Gouvernement », précise la direction dans son communiqué alors que Vincent Le Gouic, vice-président pour l’Afrique du Nord, avait déclaré pour sa part dimanche que : «Nous sommes engagés à mettre en place le plan de développement proposé pour Arcelor Mittal Annaba, notre relation avec notre coactionnaire Sider est extrêmement constructive, nous avons l’intention ensemble de construire un avenir solide pour le site d’El-Hadjar».
Reprise possible de la majorité des parts du complexe par l’Etat algérien
Mais selon un haut responsable de l’Union générale des travailleurs algérien(UGTA), les négociations en cours entre les deux parties devraient aboutir in fine à un accord sur la reprise de la majorité des parts du complexe par l’Etat algérien, selon la nouvelle loi régissant les investissements étrangers en Algérie, à savoir 51% pour l’Algérie contre 49% pour Mittal. La cession des parts d’Arcelor Mittal dans El Hadjar est devenue une nécessité au regard des difficultés financières auxquelles est confrontée la filiale algérienne d’Arcelor Mittal, sauvée in extremis en 2012 d’une cessation de paiement grâce à un accord sur une ligne de crédit de 14 milliards de DA fournie par la Banque extérieure d’Algérie.
En 2012, le complexe qui fait travailler pas moins de 6.000 travailleurs n’a produit que 580.000 tonnes d’acier, un volume de production qui reste encore loin de l’objectif des 700.000 tonnes arrêtées par le groupe pour l’année dernière. Il est vrai que les 66 jours d’arrêt de l’usine en 2012 ont pénalisé la filiale qui a produit en dessous de ses capacités réelles.
Le complexe sidérurgique d’El Hadjar est détenu actuellement à 70% par Arcelor Mittal et à 30% par Sider. En janvier 2012, confronté au risque de fermeture, Arcelor Mittal avait conclu un accord avec une banque publique portant sur une ligne de crédit de 140 millions d’euros destinés à financer un plan de développement qui devait lui permettre d’augmenter ses capacités de production.
Mais force est de constater que ces mesures d’urgence n’ont pas donné les résultats escomptés puisque Arcelor Mittal se retrouve aujourd’hui dans une situation intenable qui l’oblige a engager des négociations avec le gouvernement algérien en vue d’une redistribution des parts du capital.