Les travailleurs d’Arcelor Mittal Annaba, filiale algérienne du géant mondial de la sidérurgie, ont déclenché samedi 28 mai une grève générale illimitée, selon Smain Kouadria, secrétaire général du syndicat d’entreprise.
Sur les quelque 6.600 que compte le complexe Arcelor-Mittal environ 1.000 salariés ont adhéré au mot d’ordre de grève, a ajouté M. Kouadria, cité par AFP.
« C’est une grève en cascade. Aujourd’hui (samedi), ce sont les travailleurs chargés des expéditions des produits finis qui ont cessé de travailler. Ils seront suivis dimanche par les employés de l’administration et des laminoirs puis par eux des hauts fourneaux », a-t-il estimé.
C’est suite à l’échec des négociations entre le partenaire social et l’employeur que le syndicat d’entreprise a voté le recours au débrayage dans l’espoir de forcer la main à leur patron et satisfaire leurs revendications salariales.
Les salariés grévistes revendiquent ainsi la réouverture des négociations sur des augmentations de salaires, selon leur porte-parole.
Vincent Le Gouic, le directeur général du groupe, peu avant le début de cette grève, s’est dit disponible à accorder aux travailleurs une augmentation de salaires de base de 18% à compter du 1er juin.
« Nous pensons que la grève est à la fois inutile, contreproductive et risque de compromettre la viabilité de notre entreprise. Notre clientèle est en attente de livraison de ses commandes depuis plusieurs mois. Une interruption de production et de livraison ne fera que détériorer davantage notre image de marque et fragilisera ainsi notre position sur le marché », avait écrit Vincent Le Gouic dans un document transmis au syndicat.
« Nous attendons de nouvelles propositions », a estimé, pour sa part, M. Kouadria, 52 ans. La direction du complexe sidérurgique et le syndicat doivent négocier en fin de journée, selon lui
Devenu bastion de la contestation syndicale, le complexe d’El Hadjar a enregistré pas moins de quatre grèves générales entre 2010 et en 2011.
Propriété de l’Etat algérien, ce complexe sidérurgique, avait été acheté à 70% en octobre 2001 par l’Indien Ispat, du groupe Mittal.
Il emploie 6 6000 travailleurs pour une capacité théorique de production de 2 millions de tonnes d’acier liquide par an.