Le site lanceur d’alerte, Wikileaks, a publié vendredi dans le cadre d’un projet nommé Saudi Cables (dépêches saoudiennes) plus de 70.000 documents du ministère des Affaires étrangères de l’Arabie saoudite dont plusieurs sont confidentiels.
Wikikeaks a par ailleurs annoncé qu’il allait bientôt dans les prochaines semaines près de 500.000 autres documents. « Saudi Cables a mis en lumière une dictature qui devient de plus en plus imprévisible. Cette année, elle n’a pas seulement célébré sa 100ème décapitation, elle est aussi devenue une menace pour ses voisins ainsi que pour elle-même », a déclaré Julian Assange, cofondateur du site internet dans un communiqué de presse publié vendredi. Les documents dévoilés sont susceptibles de faire la lumière sur la rivalité entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, les relations entre Riyad et Israël, l’aide de la famille royale saoudienne aux rebelles syriens et au gouvernement militaire en Egypte, ainsi que son opposition à l’accord négocié avec l’Iran sur son programme nucléaire.
Parmi les documents figurent notamment des échanges de courriers entre le ministère des Affaires étrangères saoudien et ses ambassades dans le monde, mais aussi les rapports des différentes institutions étatiques dont le ministère de l’Intérieur et les services de renseignement. Une partie des documents insistent sur la montée en puissance des Frères musulmans dans la région. Dans un des documents, le ministre saoudien des Affaires étrangères de l’époque Saoud el-Fayçal indique clairement que l’Occident a autorisé l’arrivée au pouvoir des Frères musulmans. Dans un câble daté du 14 août 2008 portant la mention « classé et très urgent », le ministère saoudien des Affaires étrangères avertit son ambassadeur à Washington que des dizaines d’étudiants venant d’Arabie saoudite et d’autres pays du Golfe ont visité l’ambassade d’Israël dans la capitale américaine dans le cadre d’un programme de leadership international. « Ils ont écouté les exposés des diplomates et des employés de l’ambassade, puis ils ont posé des questions et pris des photos », indique dit le message, dans lequel le ministère demande à ce que l’ambassade lui fasse parvenir une mise à jour rapide de la situation .
AFP
