Arabie saoudite, protestation chiite Calme précaire

Arabie saoudite, protestation chiite Calme précaire

La tension reste vive dans l’Est de l’Arabie saoudite après l’arrestation dimanche d’un religieux chiite Nimr Baqer al-Nimr, virulent critique des autorités, qui avait suscité des violences au cours desquelles deux manifestants avaient été tués et d’autres blessés.

Des religieux et des dignitaires chiites saoudiens ont lancé hier un appel à la désescalade dans la province orientale du royaume après une poussée de violences qui a fait deux morts.

«Il est nécessaire d’éviter une escalade aux conséquences imprévisibles», ont souligné les signataires de l’appel, dont une copie a été obtenue par l’AFP. Ces dignitaires, dont l’ancien juge Abdallah al-Khenizi, se sont adressés aussi bien aux autorités qu’à la population. «Tout le monde est appelé à la retenue», ont-ils souligné. Ainsi, ils ont demandé aux autorités de retirer les blindés des forces de l’ordre de deux positions dans la ville de Qatif, estimant qu’à ces endroits se produisent les incidents.

C’est dans ce même contexte que l’Iran, à majorité chiite, et par la voie du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ramin Mehmaparast, s’est «inquiété des actions violentes menées par les forces saoudiennes contre les personnalités religieuses et la population de l’Est lors desquelles des personnes ont été tuées et blessées», selon l’agence (Irna). Il a demandé «au gouvernement saoudien de répondre aux revendications légitimes de la population et de ne pas utiliser la violence». La tension reste néanmoins vive dans l’Est de l’Arabie saoudite après l’arrestation dimanche d’un religieux chiite Nimr Baqer al-Nimr, virulent critique des autorités, qui avait suscité des violences au cours desquelles deux manifestants avaient été tués et certains autres blessés. Les funérailles de l’une des victimes, Mohammed Filfel, avait donné lieu mardi soir à Qatif à une marche de protestation pendant laquelle des dizaines de chiites avaient crié des slogans hostiles aux autorités, toutefois il n’y avait pas eu de heurts avec la police.

L’est de l’Arabie, une région riche en pétrole où se concentre l’essentiel des deux millions de chiites saoudiens, est secouée par des troubles sporadiques depuis mars 2011. Ces troubles ont pris une tournure violente à partir de l’automne 2011, neuf personnes ayant été tuées depuis. A l’origine, les manifestants contestaient l’aide militaire apportée par l’Arabie saoudite à la dynastie sunnite au pouvoir à Bahreïn dans la répression des manifestations menées par des chiites à Bahreïn. Les chiites saoudiens s’estiment en outre discriminés et réclament l’égalité de traitement en matière d’emploi et de prestations sociales avec les sunnites, majoritaires dans le royaume.

R. I. /Agences