Arabie saoudite: La militante Manal al Charif réclame la fin de la tutelle masculine

Arabie saoudite: La militante Manal al Charif réclame la fin de la tutelle masculine
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Manal al Charif, emprisonnée en 2011 pour avoir défié les autorités saoudiennes au volant d’une voiture, applaudit la décision « historique » de Ryad d’autoriser les femmes à conduire à partir de juin 2018.

Mais elle songe désormais à la prochaine étape : la suppression de la tutelle exercée par les hommes.

« Une femme ne peut rien espérer devenir quand elle doit encore demander la permission à un homme », explique Manal al Charif, qui vit désormais en Australie.

Le système saoudien oblige chaque femme à demander à un homme, qu’il soit son époux ou un parent, l’autorisation de voyager à l’étranger, se marier, bénéficier de soins médicaux, etc. Il confère à la femme saoudienne un statut légal s’apparentant à celui d’un mineur.

LG Algérie

« Jusqu’à présent, mon gouvernement n’a pas fixé l’âge à partir duquel je deviens adulte. C’est la première chose qu’il doit faire », estime Manal al Charif.

Interrogée mercredi par Reuters, cette mère divorcée qui travaille, possède sa propre voiture et détient un permis délivré aux Emirats arabes unis, se félicite cependant de la levée de l’interdiction de conduire, que les féministes saoudiennes réclamaient depuis plus de 25 ans.

« C’est énorme. Rien n’est plus difficile que cette lutte car elle concerne toutes les femmes. C’est quelque chose qui les émancipe. »

Manal al Charif a passé une semaine en prison en 2011 après avoir posté sur YouTube une vidéo la montrant au volant d’une voiture en Arabie saoudite, seul pays au monde à interdire aux femmes de conduire un véhicule.

La militante, qui reçoit toujours des menaces et reste la cible d’internautes, est convaincue que cette liberté nouvellement acquise sera difficile à faire valoir pour les Saoudiennes.

« Il faudra voir de quelle manière la société accepte que les femmes aient un statut de citoyennes à part entière et exercent leurs droits. C’est un vrai défi. »

Reuters