“Arabesques”, une belle fusion musicale présentée à Alger

“Arabesques”, une belle fusion musicale présentée à Alger

« Arabesques », un concert de musique prolifique dans le genre ababo-andalou, a été présenté mercredi soir à Alger par l’Association « El Djazira », en fusion avec les ensembles établis en France, « Nouiba » de Lyon, et « L’aurient.H. » de Lille, respectivement, de musique et danse traditionnelles et populaires algériennes, dans une ambiance de grands soirs.

Devant le nombreux public de l’Auditorium du Palais de la Culture, Moufdi-Zakaria, plus d’une vingtaine d’instrumentistes des ensembles, ‘ »El Djazira », organisateur du concert, et « Nouiba », réunis sous la direction de la « dévouée » Nesma Mohammedi -à la kouitra et à la mandoline- ainsi que cinq danseuses traditionnelles, composant le ballet « L’aurient.H. », dirigées par Laurence Haddad, ont exécuté un répertoire rendu en plusieurs parties dans des atmosphères festives.

Dans des variations modales et rythmiques appréciées par l’assistance, les instrumentistes ont brillé de maîtrise et de technique, affichant une grande complicité qui a servi les danseuses du ballet, apparues souriantes dans de belles tenues traditionnelles, foulards à la main, élégantes et gracieuses dans le geste et le mouvement.

Parmi les pièces interprétées « Ya qalbi khelli el hal », « Sellem aâla kahl el âïn wech’far », « Allah, Allah ya lesmar », « Ana twiri », « Tahya bikoum koullou ardin » (istikhbar-Zidène), « Lamma bada yatathenna » de la grande diva de la chanson orientale, Feirouz, « Ya men malakni abda », « Aâdda el malak », « Ra aytou el hilala wadjh el habib », « Fet elli fet » et « Ya chahlet laâyoun » du grand maître Ahmed Wahbi, « Mazal hay », « Hiya, hiya » de Samy El Djazaïri, « Allah yal’Ghali » et de conclure avec « Qom tara », célèbre inqileb dans le mode « Moual ».

Nesma Mohammedi, le grand Bachir Mazouni au violon, la Marocaine, Sihem Moulali au tar, le « Cheikh », Nacer Hamdani à la mandole, Aurélie au qanun, Hichem au violon et Imen au Oud (luth), se sont particulièrement distingués par leurs voix suaves et étoffées ou leurs doigtés d’instrumentistes virtuoses.

Albane, Clara, Elodie, Deborah, Sabine et Laurence, composant le ballet de Lille, dont l’appellation rassemble à la fois, le prénom de sa fondatrice, « Laurence » Haddad -qui dirige une école de danse andalouse et orientale à Lille-, et la région de l' »Orient » d’où il tire le registre artistique de la danse qu’il pratique, ont séduit l’assistance, donnant au spectacle un aspect visuel hautement esthétique, à travers des tours de danse empreints de finesse et de douceur.

En présence des représentants de la mission diplomatique suisse accréditée à Alger, et de différentes personnalités de l’univers de la chanson andalouse, le public a pris du plaisir à suivre le spectacle, donnant du bon répondant aux artistes en les applaudissant longtemps et en poussant des « youyous » nourris, que Laurence Haddad, qui est déjà venue à deux reprises à Alger avec sa troupe, maîtrise bien, pour en avoir lancé quelques uns durant la soirée.

« Un beau voyage et une fusion magnifique qui renforce les échanges entre artistes », a déclaré une dame, parmi le public présent.

A l’issue du spectacle, les responsables des trois formations ont été gratifiés du trophée honorifique qui, selon eux, a « ponctué cette belle fusion ».

Fondé en octobre 1993, l’Ensemble de musique andalouse « El-Djazira », actuellement présidé par Brahim Bahloul, compte près de 120 membres répartis sur plusieurs classes, allant de l’initiation aux classes supérieures.

Comptant à son actif sept CD, l’ensemble a plusieurs fois pris part à des tournées nationales et internationales, représentant dignement l’Algérie à l’étranger.

Alliant la tradition à la modernité, « El Djazira », vise à faire connaître et à promouvoir la musique andalouse en Algérie et à l’étranger, ce qui lui a valu d’être inscrite « Association de la Paix au niveau des Nations ».

Le spectacle « Arabesques », présenté la veille à l’Opéra d’Alger Boualem-Bessaïh, est organisé sous l’égide du ministère de la Culture, par l’Association « El Djazira », en collaboration avec, entre autres institutions, le Palais de la Culture Moufdi-Zakaria et l’Office national des droits d’auteurs et droits voisins (Onda).

APS