Aquaculture, environnement et économie : Quelle interaction ?

Aquaculture, environnement et économie : Quelle interaction ?
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Aider les aquaculteurs en leur donnant des sites avec des technologies adéquates. C’est l’une des recommandations des experts afin de développer ce créneau très porteur.

Une Conférence internationale de deux jours regroupe depuis, hier, d’éminents chercheurs, experts algériens et étrangers autour des interactions «aquaculture, environnement et  économie», à l’Ecole nationale des sciences de la mer et de l’aménagement du littoral (Alger).

Le président du Comité de l’aquaculture (Caq) du Conseil général des pêches (Cgpm) pour la Méditerranée, François René estime que l’aquaculture est une co-construction entre les différents acteurs du territoire. «Il faudra arriver à associer les populations locales aux décisions qui les concernent et aider les aquaculteurs en leur donnant des sites à occuper avec des technologies adéquates (formations, technologies de 4e génération)», propose-t-il. Sachant que la pêche mondiale est arrivée au sommet de ses capacités productives, le besoin d’augmenter les productions aquatiques est reconnu au niveau mondial face à la demande croissante.

Il faut donc passer, selon François René, à la production de poisson en ayant recours à l’aquaculture. «C’est le défi nutritionnel de l’Algérie dont la population grandit et migre du désert vers la côte. Il va falloir trouver la source de protéines et de poisson» estimera-t-il. Le 2e défi, d’après l’expert, est de se développer sans conflits avec d’autres activités dont le tourisme, la baignade, les usines de dessalement d’eau de mer, l’industrie et l’écologie.

Le 1er investisseur en aquaculture marine en Algérie, Larbi Djelladj se dit fier de produire jusqu’à 1 200 Tonnes/an «c’est une activité industrielle comme toute activité. Il nous a fallu juste quelques mois pour nous adapter à ce nouveau process d’élevage. On pense déjà à un développement très prochainement», a-t-il indiqué à la presse. Sur ce point, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid Ahmed Ferroukhi a informé qu’un travail de recherche est en cours pour la semence de nouvelles espèces, selon la demande du consommateur «nous voulons aller vers un réseau de recherche pratique pour la formation et l’accompagnement des investissements dans l’aquaculture en plus de l’exploitation d’expériences étrangères et la technologie de pointe» a-t-il souligné dans son discours d’ouverture de la rencontre. Il a indiqué aussi que son département compte organiser le marché du poisson et celui de l’aquaculture en l’occurrence. Toutefois, il faudrait, selon nos spécialistes inculquer la culture de consommation du produit aquacole  comme tout autre produit marin. Pour rappel, un programme de développement de la pêche et de l’aquaculture (2015-2019) a été élaboré par le ministère de la Pêche. A cet effet, il est attendu entre autre, une contribution effective de l’économie de la pêche et de l’aquaculture aux objectifs de préservation et de création d’emploi et le développement des industries et services liés aux filières liées à ce domaine.

Souad Labri