On a dû faire appel aux engins de l’ANP pour sortir les villages de l’isolement
Les dysfonctionnements ont été plus nombreux que les satisfactions qui se sont limitées à l’action des pompiers et de l’ANP.
Après la fonte des neiges, place au bilan! L’heure est venue de faire le bilan pour voir ce qui a marché et ce qui l’a été moins lors des intempéries qui ont touché toute la semaine le pays… Force de constater que malheureusement les dysfonctionnements ont été plus nombreux que les satisfactions. En effet, les neiges qui se sont abattues sur le pays ont dévoilé la défaillance des services publics. A commencer par les sociétés de distribution de gaz et d’électricité qui ont été une fois encore la cible de toutes les critiques.
Alors que le froid a atteint des températures «sibériennes», l’électricité et le gaz faisaient des siennes. De nombreuses coupures d’électricité et de gaz ont fortement été dénoncées par les citoyens et cela à travers tout le pays. Plus de 30.000 foyers sont toujours sans électricité. Comme à l’accoutumée, les intempéries ont laissé dans le noir des quartiers entiers, des villages et même des villes. La capitale n’a pas été épargnée par ces perturbations. Mais ce sont bien les petits villages qui en ont fait les frais… Isolés par la neige, les habitants de ces petites bourgades, de différentes wilayas, étaient livrés à eux-mêmes. Leurs appels au secours étaient inaudibles puisque les réseaux de communication qu’ils soient fixes ou mobiles ont lâché. La situation dramatique a été exacerbée par la coupure du courant électrique et de gaz puisque les infortunés villageois se sont retrouvés dans le froid, seuls démunis face à la neige. Même les bonbonnes de gaz butane étaient introuvables. Et si par chance le villageois en trouve une, il la paie au prix fort. Elle a été cédé à 900 dinars dans certaines régions! Même l’eau courante, en ces moments de fortes pluies, est devenue une denrée rare. Ce qui a provoqué l’indignation. Les premiers signes du mécontentement populaire se sont fait entendre, lundi, à Boumerdès où quelques émeutes ont ciblé des édifices publics. Même le réseau hydraulique a été touché! De nombreuses stations de pompage ont été forcées à l’arrêt à cause des coupures électriques. Autre dysfonctionnement mis au grand jour par ces intempéries, n’est autre que le «bricolage» des autorités locales et leur lenteur à intervenir. En plus des lenteurs dans le dégagement des 316 routes obstrués par la neige au niveau de 138 routes nationales et de 178 chemins de wilaya à travers les 33 wilayas du pays touchées par les dernières intempéries, l’entretien des canalisations a encore fait défaut. Dans la capitale et ses banlieues, la pluie qui a été accompagnée par la fonte des neiges a provoqué quelques inondations.
Des quartiers se sont retrouvés submergés par les eaux à cause des conduites d’égouts obstruées par les ordures. Ce qui a de suite fait ressortire une «gestuelle» à laquelle les citoyens sont habitués, celle de voir les employés communaux presser le pas, sous la pluie, pour déboucher les collecteurs. Un travail qui aurait dû être fait avant… L’insuffisance des moyens humains et matériels a également été mis en évidence par la nature. Les plans «Orsec» ont, de ce fait, montré leurs limites d’où la difficulté des faire sortir les populations de leur isolement. Le manque de moyens et de préparation des autorités, alors que l’Office de météorologie avait prévenu il y a plus d’une semaine sur les risques de neige, a également été «mis à nu» par les aléas climatiques. Malgré les bulletins d’alerte émis par les services météorologiques, les autorités ont été prises de court. En quelques heures, le pays s’est retrouvé paralysé, submergé par les neiges et le flot des fortes précipitations. Et du coup, isolé du reste du monde. Même les transports ont été «maifres». Les différents moyens de transport (terrestre, aérien, maritime et ferroviaire) ont été fortement perturbés à cause des pluies et des chutes de neige. Les habitants de ces wilayas rencontrent encore d’énormes difficultés pour s’approvisionner en produits alimentaires et en bonbonnes de gaz butane, notamment. Cette imprévoyance et inertie des pouvoirs publics, ont cependant été «colmatées» par l’intervention énergique et rapide de la Protection civile qui a été aidée par des unités de l’ANP et de la Gendarmerie nationale. Ces trois corps ont sauvé la face. Ils ont ainsi déployé les moyens nécessaires pour désenclaver les régions isolées par la neige. Ils ont également prodigué des soins, distribué des vivres, des couvertures, des bonbonnes de gaz butane, ils ont même hébergé des citoyens dans leurs casernes pour les tenir au chaud. La catastrophe aurait donc pu être encore pire sans ces interventions salutaires…Il faut dire que c’est là, la seule satisfaction à tirer de cette semaine «glaciale». Le bilan définitif de ces intempéries n’a pas encore été établi, mais il ne fait aucun doute que des enseignements doivent être tirés par les autorités…