Après une semaine des plus mouvementées, l’acte x du hirak s’annonce «explosif» : De quoi sera fait demain?

Après une semaine des plus mouvementées, l’acte x du hirak s’annonce «explosif» : De quoi sera fait demain?

Par Walid AÏT SAÏD

Les Algériens espéraient que cette 10éme symphonie sonne comme la fête célébrant la chute des «enfants de Bouteflika», surtout avec la précipitation des événements durant toute la semaine. Mais mardi, c’était la douche froide…

Pour le 10ème vendredi consécutif, les Algériens comptent sortir dans la rue pour poursuivre leur oeuvre, à savoir la chute de tout le système. En effet, les Algériens ne lâchent rien. Ils ont la ferme intention de le faire savoir demain, à travers une nouvelle démonstration de force. Comme chaque semaine depuis maintenant presque deux mois et demi, les étudiants ont donné un avant-goût de ce que sera le vendredi. Si on se fie à cette nouvelle «règle», l’on risque d’assister à une mobilisation encore plus historique que les semaines précédentes, même si cela peut paraître difficile au vu des dizaines de millions de citoyens qui sortent chaque vendredi dans les quatre coins du pays. Pourtant, on espérait que l’acte X du Hirak serait le dernier avec une fête grandiose pour célébrer la chute des «enfants de Bouteflika», comme disent si bien les manifestants. Car, après la déferlante humaine de vendredi dernier, la rue pensait que le message avait été reçu. Surtout que les lendemains ont été suivis par des opérations «mains propres» avec l’arrestation d’hommes d’affaires et la convocation par la justice de l’ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia, honni par les Algériens.

Il y avait également les rumeurs sur la démission des «3B» qui reste après celle de Tayeb Belaiz de la tète du Conseil constitutionnel. Dans les rédactions ainsi que les couloirs «feutrés» d’Alger, on parlait d’une démission du chef de l’État par intérim Abdelkader Bensalah. Celle-ci devait intervenir le mardi (dernier, Ndlr) au lendemain de sa Conférence nationale de concertation sur la présidentielle du 4 juillet prochain. Un fiasco programmé qui s’est confirmé avec un boycott de la majorité des partis politiques et personnalités conviées. L’espoir était donc de retour chez des Algériens qui n’ont jamais perdu leur détermination. De plus, le deuxième B est parti puisque Mouad Bouchareb avait été «éjecté» de la tête du Front de Libération nationalle (FLN). Le même jour, le chef d’état-major de l’ANP, qui fait office d’arbitre dans cette crise, a annoncé une visite de travail à Blida. Celle-ci devait être ponctuée par un habituel discours.

Les yeux de l’Algérie étaient «braqués» sur cette allocution où l’on attendait de grandes annonces, comme durant les semaines précédentes. Les étudiants qui manifestaient à travers le pays avaient les yeux rivés sur leurs smartphones, espérant que le général de corps d’armée Gaïd Salah allait «suggérer» l’application des articles 7 et 8 de la Constitution. C’est-à-dire la voie du peuple. C’était la douche froide avec l’insistance du chef de l’armée de suivre la voie d’une transition avec Bensalah et le maintien de la joute électorale du 4 juillet prochain. Malgré cela, ils gardaient espoir en attendant impatiemment le JT de 20 h de la télévision publique. «On aura peut -être une surprise», se disaient-ils intérieurement. Niet, à la place de Bensalah ils ont eu… Ould Kaddour! Le P-DG de la Sonatrach a sauté, les espoirs des Algériens avec.

Pas résignés, ils ont de suite retrouvé leurs esprits afin d’appeler à de nouvelles mobilisations pour ce vendredi. Ces appels à manifester ont été suivis par des appels à ne pas tomber dans le jeu de la division qu’a provoqué l’arrestation de l’homme d’affaires Issad Rebrab. «Khawa, khawa hta anahou el isaba» (tous unis comme des frères pour faire tomber la mafia)», est le mot d’ordre qui circule sur la Toile. Tout comme le fameux «Itnawah gaâ» (ils vont tous sauter). Gaïd Salah qui était jusque-là épargné par les critiques, voire considéré par certains comme un«sauveur», a aussi subi la foudre des internautes qui lui reprochent de soutenir Bensalah et Bedoui. Son discours de mardi dernier pourrait donc lui coûter le «soutien» du peuple. La réunion hebdomadaire de la vraie «Assemblée populaire nationale» nous donnera un début de réponse. Wait and see…