Les habitants se sont accordés à créer une commission de travail qui va se rapprocher des responsables concernés pour étudier les revendications des jeunes.
Hier, durant toute la journée, au chef-lieu de la commune de Ouaguenoun, appelé aussi Tikobaïne, le calme est revenu après une semaine de violents affrontements entre des jeunes en colère et les éléments de la brigade de la Bmpj de la même localité.
Le retour au calme demeure précaire. Les émeutiers ont décidé de cesser toute violence grâce à la mobilisation du conseil consultatif de la commune mis sur pied par le président de cette assemblée.
Cette structure est en fait une sorte d’assemblée populaire parallèle à celle élue. Elle est constituée des présidents de tous les comités de villages de la commune de Ouaguenoun ainsi que les représentants du mouvement associatif. Elle participe aux réunions, elle donne son avis sur la répartition des budgets sans pour autant voter avec les élus.

Avant-hier, c’est cette structure citoyenne regroupant les organisations traditionnelles qui est intervenue par le biais de l’organisation d’une réunion à laquelle ont été invités les présidents de comités de villages, les élus, mais aussi les représentants des jeunes émeutiers. Les débats étaient houleux. Dès l’ouverture prononcée par le président de l’APC, les jeunes se sont mis à exprimer les raisons de leur colère. «Nous arrêterons les émeutes à trois conditions. Le départ de trois agents de la Bmpj indésirables, la libération de nos camarades arrêtés et la garantie de ne plus être poursuivis en justice». Un jeune âgé d’une vingtaine d’années interrompit les débats. «Nous allons transmettre ces points aux responsables concernés, à leur tête le wali de Tizi Ouzou, mais donnez-nous votre parole que vous ne reprendrez pas les émeutes», rétorquèrent, à l’unisson, les sages et les élus.
A la fin des débats, les présents se sont accordés à créer une commission de travail qui va se rapprocher des responsables concernés pour étudier les revendications des jeunes. Le délai pour informer les émeutiers de l’issue des pourparlers avec les autorités compétentes est fixé au 2 juillet prochain.
Notons également, que les émeutes ont fait plusieurs blessés dont un grave. Celui-ci, présent à la réunion, fera remarquer que les policiers se sont introduits dans l’établissement sanitaire. A cet effet, d’ailleurs, les jeunes de la localité de Tikobaïne n’ont pas caché leur mécontentement d’un certain personnel de l’Epsp de Ouaguenoun.
A signaler enfin, que les autorités concernées devraient prendre au sérieux cette trêve qui dure jusqu’au 2 juillet.
Ce n’est pas la nuisance des jeunes désarmés d’ailleurs, qui est à craindre, mais plutôt des débordements, des blessés ou des morts qui déclencheraient des émeutes incontrôlables. La sagesse est plus que jamais nécessaire.
Enfin, il est à signaler l’importance du conseil consultatif qui fait office de lieu où prévaut la sagesse. Il permet en fait à la population de se sentir concernée, aussi bien par les problèmes que par la recherche de solutions. N’est-ce pas là l’exemple parfait de la démocratie participative?