Après une semaine de blocage de la faculté des Sciences économiques: L’UNEA décide le gel de son mouvement

Après une semaine de blocage de la faculté des Sciences économiques: L’UNEA décide le gel de son mouvement

Houari Barti

Après une semaine de blocage de la faculté des Sciences économiques: L’UNEA décide le gel de son mouvement
Les représentants de l’Union nationale des étudiants algériens (UNEA) ont finalement décidé de geler leur mouvement de protestation, à l’issue d’une réunion tenue avant-hier avec Mme Mekakia, vice-rectrice chargée de la pédagogie à l’Université Oran 2, a annoncé l’organisation dans un communiqué diffusé, dimanche soir. « Lors d’une réunion tenue, dimanche à 13h 30, au siège du rectorat avec la vice-rectrice chargée de la pédagogie de l’université Oran2 ‘Mohamed Ben Ahmed’, Mme Mekakia, les représentants de l’UNEA, section de la faculté des Sciences économiques et commerciales et des Sciences de gestion, ont pu exposer, dans le détail, l’ensemble de leurs préoccupations à l’Administration centrale de l’université », indique l’UNEA, dans son communiqué.

La même source explique que les représentants des différents départements de la faculté ont pu, ainsi, présenter, à tour de rôle, les problèmes inhérents à chaque spécialité, notamment celui de la « représentation des étudiants au sein des conseils pédagogiques (CP) ». Une représentation qualifiée d’illégitime par l’organisation estudiantine car résultant, estime-t-elle, d’élections effectuées selon des « méthodes sinueuses et non réglementaires ». A ce propos, il importe de signaler que très souvent, les délégués élus par les étudiants pour les représenter auprès de l’Administration et des différentes instances pédagogiques, sont à la base des candidats libres qui n’appartiennent à aucune des organisations estudiantines activant sur le campus. Un état de faits qui, faut-il le reconnaitre, pose pour ces dernières, un problème vital de légitimité.

Dans une instruction visant à mettre fin au diktat imposé par certaines organisations estudiantines, émises par le département de Tahar Hadjar (Instruction n° 15/2019) et destinée, notamment, aux directeurs des établissements universitaires et directions des Œuvres sociales, le ministère de l’Enseignement supérieur exige, selon cette même instruction, des informations sur « la représentativité des organisations estudiantines », au sein des campus, «la participation aux élections des représentants des étudiants, dans les commissions pédagogiques et les conseils d’administration, des établissements universitaires ». « L’âge et le niveau d’études des adhérents à ces organisations et membres des bureaux de wilayas », sont également parmi les renseignements demandés, ainsi que l’année de l’obtention du baccalauréat.

Les organisations estudiantines doivent dorénavant, « préciser la nature de leurs revendications » lors des réunions qu’ils auront à organiser avec les directions des universités. En effet, il n’est plus un secret pour personne que les organisations estudiantines en Algérie ont, le plus souvent, des liaisons « étroites, parfois, dangereuses » avec des partis politiques, et leurs actions ne servent au final, et dans la majorité des cas, que des intérêts autres que ceux des étudiants, avec un usage assez fréquent de la violence physique et des menaces verbales, dans les résidences universitaires, où le blocage de l’accès aux salles d’études devient, quasiment, le seul mode opératoire de l’action revendicative.

Une perversion de la vocation fondamentale de ces organisations estudiantines qui a fini par les discréditer complètement auprès des étudiants, qui préfèrent aujourd’hui élire des étudiants indépendants et « sans casquette » pour les représenter au sein des instances pédagogiques universitaires. Une évolution qui met, désormais, ces organisations devant un sérieux défi, celui de reconquérir la confiance des étudiants, faute de quoi, elles seront vouées à la disparition pure et simple du paysage universitaire.