Après trois mois d’attente, les médecins spécialistes ont décidé d’entreprendre des actions de protestation sous différentes formes (sit-in, rassemblements et grèves) les tout prochains jours. L’annonce a été faite, hier, par le président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp), Mohamed Yousfi. Ce sera, cette fois-ci, dans le cadre de l’Intersyndicale des professionnels de la santé.
L’intersyndicale composée de quatre syndicats de la santé, dont le Snpsp, le Snpssp, le Snapsy et Snpepm) devait se réunir, hier, à Alger pour concerter sur la situation socioprofessionnelle de ses adhérents et décider, éventuellement, d’un plan d’action dans le cadre d’une protestation élargie, expliquera Yousfi, lors d’une conférence de presse qu’il a animée au siège de son syndicat, revenant à l’occasion sur son cahier revendicatif. Il a parlé de prime abord de la nouvelle commission nationale d’affectation et de recours dans le cadre du service civil, qui a été installée le 2 avril dernier, au siège du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (Msprh).
La commission comprend dans sa nouvelle configuration, un représentant du Snpssp alors qu’avant, ce volet était géré exclusivement par le Msprh. Un autre acquis de taille ? Le concours de passage au grade de praticien spécialiste principal. Ceci, d’ailleurs, s’est déroulé dans d’excellentes conditions, et c’est dans un véritable climat de fête que plus de 2 700 candidats ont concouru dans les différentes disciplines, s’est-il réjoui. Hormis ces deux points, et malgré les directives du Premier ministre et celles du ministre de la Santé, tous les autres points n’ont eu aucune avancée quant à leur prise en charge. C’est le cas de le dire, puisque même les points relevant des prérogatives du ministère de la Santé n’ont pas été ouverts.
On citera à titre de rappel, l’abrogation de la discrimination dans l’imposition appliquée sur les indemnités hospitalières, entre hospitalo-universitaire et praticiens spécialistes de la santé publique. Aussi, soutient-il, les praticiens spécialistes de la santé publique, sont toujours exclus des comités médicaux nationaux, des comités de prévention, du comité d’experts cliniciens de la pharmacie et du comité sectoriel pour la recherche et leur participation aux comités nouvellement créés. Yousfi n’a pas manqué également, de lancer son appel à lever les restrictions imposées à l’élargissement de la prise en charge de certaines pathologies au service de la santé publique, des centres de prise en charge du VIH, malgré les instructions des différents ministres de la Santé qui ont succédé. Quant aux points faisant intervenir d’autres instances à savoir, l’amendement du statut particulier, le régime indemnitaire, (prime d’intéressement, prime de recherche et prime de zone qui concernent les régions du Grand-Sud et les Hauts Plateaux), rien de nouveau, elles continuent à être rejetées par le ministère des Finances pour » incidence financière » jugée trop élevée.
Avant de clore sa conférence, le président du Snpssp a appelé le premier ministre et le ministre de la Santé, à prendre en charge les différents points soumis à ces instances, et ne pas acculer les praticiens spécialistes de la santé publique au recours à la protestation, comme seul moyen leur permettant de recouvrer leurs droits légitimes.
Par Rebiha Akriche