Il y a comme une volonté de régler ce problème par l’usure
Lors de la matinée de la première journée, des affrontements ont éclaté entre les contestataires et les forces antiémeute dépêchées sur les lieux.
Pour la seconde journée consécutive, les habitants de la cité des 400 Logements de Draâ Ben Khedda ont fermé la route longeant le siège de la wilaya de Tizi Ouzou. Lors de la matinée de la première journée, des affrontements ont éclaté entre les contestataires et les forces antiémeutes dépêchées sur les lieux. Les jeunes en colère demandaient à s’entretenir avec les responsables pour dénoncer la volonté de certains promoteurs immobiliers de construire sur les assiettes de terrain qui restaient inexploités dans leur quartier. «Nous refusons que nos espaces verts soient engloutis par le béton. Qu’ils aillent construire ailleurs» fulmine un jeune. Un autre qui l’accompagnait semblait aussi décidé d’en découdre. «Nous nous battrons jusqu’au bout. Ceux qui veulent nous imposer cela en nous répondant par le silence se trompent. Nous ne cèderons jamais ces espaces verts au béton» jure-t-il. Hier, donc, le rassemblement s’était déroulé dans le calme. Sur le lieu, point de pneus brûlés. Les forces anti-émeutes étaient discrètes. Le conflit, qui oppose ces habitants à l’administration de leur commune et de la wilaya, remonte à plusieurs semaines. Des promoteurs immobiliers s’apprêtaient à lancer les travaux des chantiers de construction de coopératives sur des assiettes en litige actuellement. Les constructeurs munis de permis de construire d’une part, et les résidents qui considèrent ces parcelles comme leurs espaces verts de l’autre. Hier, les jeunes rencontrés sur les lieux réaffirmaient leur détermination de se battre jusqu’au bout pour arrêter ces chantiers et tout faire pour protéger les espaces verts de leur quartier. A rappeler que les habitants contestataires n’étaient pas, hier, à leur première action. Il y a deux semaines, le manque de volonté de dialogue des services concernés au niveau de la commune les a contraints à fermer le siège de la daïra ainsi que l’agence foncière durant toute une journée. Une manifestation de leur refus de voir ces chantiers lancés qui n’a pas eu de résultat. C’est pourquoi, alors, les contestataires ont récidivé une semaine plus tard. Ils ont procédé à la fermeture de la RN12, principale route reliant la wilaya de Tizi-Ouzou au reste du pays. D’un autre côté, c’est le silence total. «Il y a comme une volonté de régler ce problème par l’usure. On nous laisse manifester mais personne ne veut réagir ou répondre à nos doléances» fait remarquer un autre qui se dit prêt à occuper l’espace convoité par les promoteurs et faire une grève de la faim sur place. Enfin, que les jeunes protestataires considéraient que leur demande est légitime. La préservation des espaces verts est une nécessité impérieuse au vu des conséquences qui découlent de l’absence de ces derniers sur le cadre de vie. Pour eux, les autorités locales devraient se plier aux exigences des pouvoirs publics qui inscrivent en priorité les espaces verts dans la politique du logement.