Après une nuit agitée dans plusieurs communes de la wilaya de Batna: retour au calme hier

Après une nuit agitée dans plusieurs communes de la wilaya de Batna: retour au calme hier

Le sentiment de malaise social relatif à la cherté de la vie, le chômage et la crise économique orchestrés par la chute des prix du baril pourrait être le fil conducteur à une révolte populaire.

Que se passe t-il réellement à Batna? Des affrontements violents entre les forces de l’ordre et des manifestants. Ces derniers ont même tenté de prendre d’assaut la prison de Barika saccageant tout sur leur passage avant qu’ils ne soient repoussés par une intervention musclée de la police et la Gendarmerie nationale! A l’origine de cette révolte, un projet devant permettre d’absorber le taux de chômage dans cette ville historique.

Il s’agit de la construction d’une centrale d’énergie solaire, néanmoins des sources locales dignes de foi confient que le projet en question a été détourné au profit d’une autre wilaya. Chose qui a été démentie par les autorités locales qui ont diffusé un communiqué confirmant que le projet est toujours d’actualité à Batna. Les raisons donc de ce soulèvement sont douteuses. Qu’est-ce qui a motivé des dizaines de jeunes à manifester leur colère en occupant la rue?

Les manifestants, selon certaines sources «ont empêché l’acheminement du pain vers cet établissement pénitencier de Barika avant de couper l’eau potable».

La «révolte» prendra de l’ampleur pour s’étendre vers plusieurs communes dont Ksar Belezzema, Oued El Maâ, Merouana et Ras El Aayoune.

Les témoignages en provenance de Batna font état que des infrastructures publiques ont été saccagées, le siège de la Gendarmerie nationale a été encerclé et la porte de la prison a été brûlée. Par ailleurs, les affrontements ont causé des blessures plus ou moins graves aux forces de l’ordre. Un certain nombre d’arrestations ont été opérées dans les rangs des manifestants.

Le rapport entre la centrale d’énergie solaire et la prison reste une énigme? Idem entre les déclarations des témoins qui confirment la délocalisation du projet et le communiqué des autorités locales. Mais une chose est sûre, un vent violent de révolte a secoué la ville révolutionnaire de Batna, connue pour être une cité mesurée. Nos sources témoignent néanmoins que la ville a retrouvé son calme hier, sans aucun incident.

Le sentiment de malaise social relatif à la cherté de la vie, le chômage et la crise économique orchestrés par la chute des prix du baril pourrait être le fil conducteur à une révolte populaire, le moindre prétexte sera exploité pour inciter des jeunes à occuper les rues comme en 2011, à l’ère de ce qu’on appelle le printemps arabe, mais dont la sagesse a fini par prendre le dessus.

Les risques ne sont cependant pas à écarter. La population supporte une situation assez complexe, surtout qu’elle est mal informée sur son avenir. C’est dire que le contexte est en mesure de déboucher sur une fiévreuse révolte à mettre en faveur des disciples du printemps arabe.

Le cas a failli fonctionner en 2011, pour être transféré vers Ouargla, Ghardaïa qui a eu du mal à retrouver une vie normale et In Salah relativement à l’exploitation du gaz de schiste. Même si tous les complots n’ont pas fonctionné, les conspirateurs useront de chaque donne pour semer l’irréparable. Encore des rumeurs qui circulent faisant état de plusieurs villes qui se préparent à manifester contre les augmentations récemment portées sur les produits alimentaires, alors que les chauffeurs de taxi organiseront de leur côté une grève pour revoir les tarifs de leurs courses à la hausse.