Après une grève d’une semaine,Hausse de salaire de 30% pour les postiers

Après une grève d’une semaine,Hausse de salaire de 30% pour les postiers
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En grève depuis plus d’une semaine, les travailleurs d’Algérie Poste bénéficieront d’une augmentation des salaires de l’ordre de 30% au minimum. C’est ce qui a été décidé suite à la rencontre, hier, du ministre avec les représentants de la fédération UGTA des Postes, en grève depuis plus d’une semaine.

Les travailleurs des bureaux de poste maintiennent le mot d’ordre de grève et ne comptent reprendre le travail qu’une fois leurs revendications «entièrement satisfaites». Hier, il a été constaté la paralysie au niveau du siège la Grande poste d’Alger comme dans la plupart bureaux de poste à travers le territoire national. En grève depuis plus d’une semaine, une vingtaine de postiers protestataires sont présents dans les bureaux pour faire entendre leurs voix, en attendant les réponses de leurs responsables. Séparés en deux groupes, les femmes occupant la première entrée, les hommes la seconde, les travailleurs grévistes de la Grande poste ont été surpris de voir leurs supérieurs installés à leurs postes. «Au lieu de discuter avec les travailleurs, nos directeurs ont la gentillesse de nous remplacer et d’occuper nos postes, pour faire croire que tout va bien». Cependant, la présence des directeurs aux guichets n’est que symbolique, puisque les clients sont renvoyés. A la question de savoir s’ils travaillaient, un directeur central de la Grande poste, derrière un guichet, nous répond simplement : «On fait semblant !». De l’autre côté, les postiers grévistes exprimaient leurs préocupations. «Depuis 2003, rien n’a changé. Aucun DG n’ose faire quelque chose en faveur des travailleurs. Ceux qui ont demandé nos droits ont fini souvent par démissionner. Espérons cette fois-ci que les directeurs, qui nous ont remplacés à nos postes de travail, vont solutionner les problèmes…», a indiqué la plus ancienne des travailleuses de la Grande poste. En ce qui concerne les revendications socioprofessionnelles, il convient de rappeler que la liste des doléances des postiers porte surtout sur la révision de la grille des salaires et le réajustement du niveau des indemnités, outre l’avancement de type horizontal, la promotion, la révision de la nomenclature des postes de travail et l’avancement de deux classes catégorielles pour les agents ayant atteint l’âge de 55 ans. Reste à savoir si les postiers protestataires mettront fin à leur grève après la rencontre du ministre des Postes et des Télécommunications avec les représentants de la fédération UGTA des Postes et télécommunications à l’issue de laquelle il a été annoncé une augmentation de l’ordre de 30% au minimum des salaires nets, avec effet rétroactif à partir de janvier 2008. Le ministre annoncera prochainement et officiellement cette mesure.

«Des revendications d’accord, mais en contrepartie de quel service ?»

Du côté des usagers, la colère monte d’un cran. «On ne peut ni retirer ni envoyer de l’argent. On est pris en otages par cette grève. C’est nous pénaliser, et nous nous retrouvons les poches vides et sans aucune autre alternative», fulmine un père de famille, la quarantaine, venu retirer son salaire et n’ayant pas la carte pour recourir aux distributeurs automatiques. Sur un autre volet et à cette même occasion, d’autres citoyens jugent qu’il est important d’améliorer le service et l’accueil du client dans ces bureaux de postes. «C’est leur droit le plus absolu de demander des augmentations de salaire, mais espérons quand même qu’ils changeront de politique d’accueil et de service avec leurs clients», souhaite un jeune étudiant rencontré à la poste qui estime que «les clients sont souvent malmenés par les préposés au guichet». «Je pense qu’il est temps aussi de revoir les critères de recrutement des travailleurs des postes», conclut-il .

Par Yasmine Ayadi